Gilets jaunes : face ¨¤ la violence, retrouver le sens du dialogue
Entretien réalisé par Olivier Bonnel - Cité du Vatican
La France retient son souffle ce samedi: de nombreuses manifestations de ¡°gilets jaunes¡± sont prévues partout dans l¡¯hexagone et à Paris en particulier où les autorités craignent une nouvelle flambée de violence. Ces manifestations se veulent l¡¯écho du ras-le-bol fiscal qui traverse le pays, mais auquel se sont agrégées des revendications multiples, souvent avancées avec colère.
Pas moins de 8 000 policiers et CRS seront mobilisés dans la capitale pour prévenir les débordements de nombreux casseurs qui veulent en découdre, et dont les appels à manifester violemment ont été relayés sur les réseaux sociaux.
En cours depuis trois semaines maintenant, ces manifestations sont le symptôme d¡¯une France qui va mal et posent de nombreuses questions sur la capacité du pouvoir politique à répondre aux angoisses des classes moyennes. Entre mutisme du président Emmanuel Macron et reculades peu claires du gouvernement sur les taxes, la réponse du pouvoir n¡¯a pas calmé les ranc?urs. Il semble même qu¡¯elle les ait exacerbées.
Retrouver la voie du dialogue
Dans ce climat délétère, nombreuses sont les voix qui appellent au calme et invitent à retrouver le sens du dialogue. C¡¯est le cas notamment de l¡¯Eglise de France. Dans un message publié le 6 décembre, Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille et président de la Conférence des évêques de France rappelle que les violences «ne mènent à rien et ne peuvent être en aucun cas un mode d¡¯expression du malaise ressenti» et appelle chaque citoyen à la responsabilité. «Nous sommes tous responsables du dialogue, écrit-il, et seul un dialogue courageux et constructif pourra contribuer à la recherche du bien commun».
A tour de rôle, plusieurs évêques se sont à leur tour exprimés pour inviter à dépassionner les débats, à retrouver la voie de la raison et à prier pour la France, en cette période de l¡¯Avent. Des mots partagés par les évêques de Normandie qui ont signé ce vendredi une tribune commune.
«La sortie de crise ne se fera pas si on considère qu¡¯il s¡¯agit d¡¯un face à face entre citoyens et gouvernants où chacun serait sommé de choisir son camp» écrivent-ils, invitant «les chrétiens, les hommes et les femmes de bonne volonté à participer à tout débat».
«Dans ces débats, poursuivent les évêques normands, les corps intermédiaires que sont la famille, l¡¯école, les associations, les organisations syndicales, les partis politiques, les collectivités territoriales, les institutions doivent être reconnus».
La tribune des évêques de Normandie insiste aussi sur l¡¯importance de ne pas avoir seulement des réponses économiques. Il faut y retrouver le sens de la solidarité, protéger la famille, préserver les initiatives de solidarité.
Mgr Dominique Lebrun, l¡¯archevêque de Rouen revient sur le sens de cette prise de parole.
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