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Les forces arm¨¦es des Comores devant la m¨¦dina de la capitale d'Anjouan, le 19 octobre 2018. Les forces arm¨¦es des Comores devant la m¨¦dina de la capitale d'Anjouan, le 19 octobre 2018.  

Les insurg¨¦s prennent les armes dans l'archipel des Comores

Depuis lundi 19 octobre, insurg¨¦s et arm¨¦e des Comores s'affrontent sur l'?le d'Anjouan, les insurg¨¦s demandant la lib¨¦ration de prisonniers et le retour ¨¤ la pr¨¦sidence tournante du pays entre les trois ?les de l'archipel.

Marine Henriot - Cité du Vatican

Le paradisiaque archipel des Comores abrite des combats entre rebelles armés et l¡¯armée du gouvernement. Depuis lundi 15 octobre, les habitants de Mutsamudu sur l'île d¡¯Anjouan vivent au rythme de violences nocturnes et des couvres-feu. Car si les journées paraissent calmes, les armes sortent le soir. Plusieurs personnes auraient été tuées selon les autorités comoriennes, des témoins font état de plusieurs blessés selon l¡¯AFP.

Selon les autorités, c¡¯est le parti Juwa, mené par l¡¯opposant et ancien président de l¡¯archipel Abdallah Sambi, originaire d¡¯Anjouan, qui est à l¡¯origine des violences qui ont éclaté lorsque les forces de l¡¯ordre ont démantelé les barricades érigées par les manifestants.

Un référendum contesté

Les rebelles réclament la libération de prisonniers, la démission du président Azali Assoumani et le retour à la constitution de 2001 qui garantit une présidence tournante du pays entre les trois îles comoriennes. En effet, depuis 2001, la présidence était attribuée tous les cinq ans à un représentant de l¡¯une des trois îles du pays, Grande-Comore, Anjouan et Mohéli. Anjouan devait ainsi prendre la prochaine présidence. La constitution a été modifiée lors d¡¯un référendum contesté le 30 juillet dernier. Par ailleurs, le président Azali Assoumani, ex-putschiste, élu en 2016, a annoncé son intention d¡¯organiser un scrutin présidentiel anticipé, ce qui lui permettrait de remettre les compteurs électoraux à zéro et de régner sur l'archipel, en cas de victoire, jusqu'en 2029.

«La population est très fatiguée car il y a une chape de dictature sur les Comores», nous explique Abdelaziz Riziki Mohamed, politologue, juriste et auteur de l¡¯ouvrage «Sociologie politique des Comores».

¡°La population revendique le rétablissement des libertés, aujourd¡¯hui personne n¡¯a le droit de parler sauf pour chanter les louanges du président¡±

Inextricable medina

Le juriste, basé dans l'île voisine de Mayotte, est pessimiste quant à une issue rapide du conflit, la première crise séparatiste ayant mis onze ans à se résoudre. Pour lui, seule une démission du président peut stopper les violences. «La seule façon de faire entendre raison au président c¡¯est la violence,  et aujourd¡¯hui les Comoriens décident de l¡¯utiliser pour lui faire comprendre qu¡¯eux aussi peuvent employer la violence».

Les combats se tiennent dans le coeur de la capitale d¡¯Anjouan, la médina de Mutsamudu, un piège mortel pour les militaires, dont les rebelles retranchés connaissent les moindres dédales. «Toute la stratégie des insurgés était d¡¯amener les militaires dans la médina, car pour eux, il sera difficile de sortir vivant», détaille Abdelaziz Riziki Mohamed. Mais les forces gouvernementales encerclent la médina et aujourd¡¯hui les manques se font ressentir, certains habitants n¡¯ont plus accès à l¡¯eau depuis quatre jours.

A 70 km de là, l'île française de Mayotte reçoit les premières répercussions du conflit, de nombreux blessés par balles remplissent les hôpitaux de Mamoudzou.

Vendredi 19 octobre dans l¡¯après-midi, les autorités ont proposé aux rebelles de rendre les armes contre une impunité. L¡¯ultimatum expire à 19h.

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19 octobre 2018, 17:15