Le Canada et l¡¯Arabie Saoudite se d¨¦fient sur les droits humains
Blandine Hugonnet ¨C Cité du Vatican
C'est la question des droits de l¡¯Homme qui a provoqué, au départ, cette tension inédite et rapide entre Riyad et Ottawa. Vendredi dernier, l¡¯ambassade canadienne à Riyad a exprimé sur Twitter sa «grave préoccupation» pour une nouvelle vague d'arrestations de militants des droits humains dans le royaume, et plus précisément, de défenseurs des droits des femmes. La semaine précédente, les Canadiens avaient déjà déploré l¡¯emprisonnement de militantes saoudiennes, accusées par le pouvoir de porter atteinte à la sécurité nationale et de collaborer avec les ennemis de l'État.
Libérer immédiatement les militants
«Que les choses soient bien claires pour tout le monde: le Canada défendra toujours les droits humains» a assuré ce lundi Chrystia Freeland, ministre canadienne des Affaires étrangères. C¡¯est pour cette raison que le pays s¡¯est permis de demander «la libération immédiate» des activistes. Mais pour l'Arabie Saoudite, ce commentaire sur les affaires intérieures n¡¯est pas le bienvenu. Cette ingérence canadienne a ainsi provoqué la colère des Saoudiens. En réaction, l¡¯ambassadeur canadien à Riyad a été sommé dimanche de quitter le territoire dans les 24 heures, et le représentant du royaume au Canada a été rappelé au pays.
Autre mesure de rétorsion pour punir les critiques canadiennes : l¡¯Arabie Saoudite a annoncé le gel de toute nouvelle transaction commerciale avec Ottawa. Mais finalement, ce sont les étudiants qui paient le prix fort de cette crise diplomatique. Les programmes de bourses universitaires pour les 7000 jeunes saoudiens qui vivent au Canada sont désormais suspendus. Ces étudiants pourraient même être transférés vers l¡¯Angleterre ou les États-Unis, a prevenu l¡¯Arabie Saoudite.
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