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Le pr¨¦sident polonais Andrzej Duda, ce mercredi 20 d¨¦cembre ¨¤ Varsovie. Le pr¨¦sident polonais Andrzej Duda, ce mercredi 20 d¨¦cembre ¨¤ Varsovie. 

La Pologne menac¨¦e par des sanctions in¨¦dites de l¡¯UE

La Commission europ¨¦enne a adopt¨¦ mercredi 20 d¨¦cembre une proc¨¦dure sans pr¨¦c¨¦dent pour pousser Varsovie ¨¤ revenir sur ses r¨¦formes judiciaires. Bruxelles les consid¨¨re comme une violation de l¡¯Etat de droit. La Pologne regrette une d¨¦cision politique.

Marie Duhamel

Lasse de lancer des mises en garde sans être écouté, après plus d'un un an de vaines discussions sur les réformes judiciaires engagées en Pologne, l¡¯exécutif européen a activé l¡¯article 7 du traité de l¡¯UE, «avec le c?ur lourd » a expliqué le vice-président de la commission européenne, Frans Timmermans. Cet article, souvent qualifié d¡¯« arme nucléaire», prévoit, non pas de simples sanctions financières, mais une suspension du droit de vote au Conseil de l¡¯UE, l¡¯instance où les 28 contribuent à façonner la législation européenne. La Commission européenne donne, cela dit, trois mois à Varsovie pour faire marche arrière sur ses refontes de la justice constitutionnelle adoptée en 2016, mais aussi de la Cour suprême ou du Conseil national de la magistrature.

L¡¯Union européenne considère ces réformes judiciaires comme des violations de l¡¯Etat de droit. «Cette décision (de la Commission) est la conséquence d¡¯un profond changement qu¡¯a proposé la majorité parlementaire et le gouvernement, un changement qui consiste à ce que le pouvoir soit au-dessus des lois et la loi au-dessus du pouvoir», a regretté le président du conseil européen. Le polonais Donald Tusk appelle ses concitoyens à « revenir à la raison », mais les conservateurs au pouvoir en Pologne ne plieront pas.

Le Premier ministre polonais réaffirme que son pays respecte l¡¯État de droit. Selon un communiqué, Varsovie serait même prête à défendre ses positions  devant la Cour de justice. Mateusz Morawiecki a qualifié la décision européenne de «politique et non juridique», déclarant qu¡¯elle compromet la confiance mutuelle entre Varsovie et Bruxelles. Le Premier ministre s¡¯est engagé mercredi soir à poursuivre la réforme promise à leurs électeurs, sensée débarrasser le pays d¡¯ «une caste» corrompus.

«C¡¯est un jour difficile pour la Pologne mais aussi pour l¡¯UE» a déclaré Jean-Claude Junker. Le président de la Commission estime que «le dialogue est particulièrement nécessaire dans des moments pareils». Il a ainsi invité Mateusz Morawiecki à Bruxelles le 9 janvier prochain.

Des sanctions contre la Pologne n¡¯interviendront qu¡¯en cas de persistance polonaise. Il faudra également obtenir un vote à l¡¯unanimité des pays de l¡¯UE, à l¡¯exception de la Pologne. Or la Hongrie, dont les choix politiques sont également très suivis par Bruxelles, a d¡¯ores et déjà assuré qu¡¯elle soutiendrait Varsovie.

Les explications de Marie Duhamel

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21 d¨¦cembre 2017, 10:12