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Françoise Niamien - Cité du Vatican

L’Église a célébré dimanche 2 février 2025, en la fête de la Présentation du Seigneur au temple, la Journée mondiale de la vie consacrée. Occasion pour les religieux et religieuses du Rwanda de célébrer le jubilé de la vie consacrée, l’une des grandes célébrations du jubilé des 125 ans de l’évangélisation du pays.
Dans son homélie de la messe solennelle qu’il a présidée au sanctuaire marial de Kibeho, le cardinal Antoine Kambanda, archevêque de Kigali, a rendu grâce à Dieu pour le don de la vie consacrée à l’Église et au monde. Il a exhorté toutes les personnes consacrées du pays au don total de leur vie dans la fidélité à leur identité charismatique et surtout à veiller à la qualité de la formation dispensée dans les instituts religieux.

Action de grâce à Dieu et remerciement aux religieux

Dans son discours au terme de la célébration eucharistique, le père Eugène Niyonzima, religieux palotin et président de la Conférence des supérieurs majeurs du Rwanda, a lui aussi rendu grâce à Dieu, qui a permis «la naissance du don de la vocation religieuse et l’a fait fructifier abondamment tel un grain de sénevé qui a grandi et porté de nombreux fruits, cette vocation s’est épanouie au Rwanda et bien au-delà».
Le père Niyonzima a aussi exprimé sa gratitude à s?ur Mariya Yohana Nyirabayovu qui a été la pionnière dans la vie religieuse au Rwanda, en se consacrant à Dieu par les v?ux prononcés le 25 mars 1919 à Rwaza, donnant ainsi vie à la toute première famille religieuse du nom de Benebikira (Filles de la Vierge Marie). Le religieux rwandais a aussi remercié «les jeunes garçons, pionniers de cette vocation, qui n’ont pas craint d’affronter la pression de leur société culturelle, mais qui ont compris qu'il s'agissait d'un chemin héroïque: celui de mourir dans la gloire de Dieu, en embrassant le chemin de l’amour, qui donne et se donne pour le bien de la multitude».

Un témoignage qui se manifeste à travers diverses diaconies

Le prêtre palotin a également remercié tous les consacrés du pays, car au sein des différentes congrégations où ils ?uvrent, «ils ont été tout au long de ces 125 années d’évangélisation, de véritables témoins d’espérance, de fraternité, de charité et de paix». «Votre témoignage se manifeste à travers les diverses diaconies que vous rendez au peuple de Dieu qui vous est confié». Parmi celles-ci, le religieux a mentionné l’éducation, «où vous affermissez et témoignez de la foi auprès de ceux à qui vous êtes envoyés». «Vous êtes également des semeurs d’espérance à travers de nombreux projets caritatifs, visant le bien-être tant de l’âme que du corps et surtout dans le domaine de la santé physique et mentale», a-t-il rappelé.

Un monde qui rejette Dieu

«Le monde dans lequel nous vivons est fortement influencé par des idéologies pernicieuses. Certaines cherchent à reléguer Dieu hors de la vie humaine, tandis que d’autres prétendent que les valeurs morales et spirituelles que nous avons reçues n’ont plus aucune importance», a dénoncé le père Niyonzima. «Quant à la destinée éternelle de l’homme, l’idée même du ciel semble avoir été effacée des esprits. Aujourd’hui, ce qui est glorifié dans notre société, ce ne sont plus la foi et la vertu, mais la richesse, le pouvoir et la recherche effrénée du plaisir. Ces mentalités ont conduit beaucoup de personnes à s’agenouiller devant l’idole des biens matériels, d’autres à adorer le faux dieu du pouvoir, tandis que certains sacrifient tout à la quête du plaisir charnel, entraînant ainsi une jeunesse à la dérive», regrette le religieux palotin. «Voici le monde dans lequel nous vivons, un monde où nous sommes appelés à être des témoins d’espérance et de paix» a-t-il souligné. 

Être témoin de l’espérance

Et pour être une source d’espérance et de paix «pour ceux à qui nous sommes envoyés, nous devons à nouveau prêter attention au message de la Vierge Marie, Mère du Verbe, adressé aux consacrés ici à Kibeho, le 28 novembre 1989, lorsqu’elle les exhortait à rester fidèles à leur engagement», a exhorté le président de la Conférence des supérieurs majeurs du Rwanda, en rappelant les paroles de la Vierge Marie «"Vous, les consacrés! Une telle vie est exigeante et difficile, mais l’essentiel est de ne pas trahir votre engagement." Rester fidèles à nos engagements et à l’authenticité de notre vocation. Voilà le combat que la Mère du Verbe nous a confié» a -t-il fait remarquer.
Pour le religieux rwandais, il est impératif de remporter ce combat, une victoire qui passe par l’écoute continue de «cette Mère qui nous enseigne à nous convertir chaque jour, à prier avec sincérité, et surtout à prier pour notre Église». Car, comme elle nous l’a révélé ici à Kibeho, l’Église traversera de grandes épreuves. «Parmi ces armes précieuses, nous avons le bouclier de la foi, l'épée de la Parole de Dieu et le casque de l'espérance du salut», a -t-il encore souligné.