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Françoise Niamien - Cité du Vatican

«À quelques jours de la célébration de la fête catholique de la Présentation de Notre Seigneur au Temple, le 2 février 2025, la sous-région des Grands Lacs a été de nouveau secouée par la résurgence de violents affrontements armés dans la ville de Goma en République démocratique du Congo», soulignent l’ACEAC à l’entame de son message adressé aux chrétiens et aux hommes de bonne volonté de la sous-région des Grands Lacs.

En effet, après la prise de Goma, «il s’en est suivi de nombreuses pertes en vies humaines, l’amplification des déplacements massifs des populations, l’aggravation de la vulnérabilité des personnes en détresse, l’effritement du capital de confiance entre personnes et/ou communautés, et la menace d’une catastrophe humanitaire qui rappelle des pages sombres de l’histoire sous-régionale». Une triste réalité que dénoncent les évêques de l’Association des Conférences épiscopales d'Afrique centrale, l'ACEAC, composée de la République démocratique du Congo, du Rwanda et du Burundi.
«C?urs saignant», les évêques de ces pays affirment partager la douleur de tous ceux qui ont perdu des membres de leurs familles ou des proches, aussi bien dans les rangs des hommes de troupes que des civils innocents, dont des enfants en bas âge. «Nous condamnons la violence abjecte qui continue à endeuiller notre sous-région et qui a, encore une fois, plongé la ville de Goma dans la détresse et le désespoir», fustigent les prélats.

Pour la promotion de la dignité et une solidarité interhumaine

Faisant écho au plan pastoral de l’ACEAC pour la paix, tel que préparé à Rome en octobre 2023 et opérationnalisé à Goma en janvier-février 2024, les évêques congolais, rwandais et burundais interpellent dans leur message les mandataires du pouvoir politique, aussi bien dans la sous-région qu’en Afrique et dans le monde, selon leurs compétences de responsabilité, pour qu'ils s'inscrivent dans une résolution de la crise qui privilégie la promotion de la dignité de tous et de chacun, et le respect des droits des personnes et des peuples. Aussi, pour la sauvegarde du bon vivre-ensemble, l’ACEAC invite toutes les filles et tous les fils de la sous-région «à se serrer les coudes pour briser le spectre de la division et de la haine qui ne peuvent que désagréger tout le tissu social et pérenniser la spirale de la violence».
«Nous encourageons la conscience et le devoir de solidarité interhumaine pour voler au secours des personnes meurtries et endiguer les néfastes nécessités consécutives à une situation de guerre. Nous avons besoin de la solidarité de toutes les organisations et des hommes de bonne volonté pour secourir le peuple en souffrance», exhortent les prélats dans leur message.

Paix et espérance

En outre, les évêques recommandent aux communautés chrétiennes «de prendre en sollicitude les victimes, les blessés et les déplacés, et de prier pour que la flamme de la paix ne s’éteigne pas, et que l’espérance ne s’éloigne pas de nos horizons». «Nous continuons à persévérer dans l’espérance d’une conjugaison d’efforts de toutes les parties prenantes en vue d’une solution régionale susceptible de contribuer de manière durable à l’édification de la paix». Toutefois, dans leur message, les prélats ne manquent pas d’adresser une interpellation pressante aux pêcheurs en eaux troubles, aux tireurs des ficelles dans l’ombre, aux fabricants de fausses nouvelles et aux relayeurs de l’intox et de produits toxiques, à ne pas créer de nouvelles conditionnalités propices au chaos.

«En commun le sang et la chair»

Rappelant la lettre aux Hébreux, insistant sur le sens de la fraternité, «puisque les enfants des hommes ont en commun le sang et la chair», l’ACEAC exprime sa solidarité aux populations souffrantes tout en les exhortant à ne se confier qu’au Christ capable de porter secours à ceux qui sont dans l’épreuve.

«Que la Vierge Marie qui a accompagné son Fils au Temple pour le présenter au Seigneur, soit encore aujourd’hui celle qui nous conseille le chemin, nous y accompagne, et nous inspire la force de l’espérance d’une paix durable». C’est par cette prière de confiance que l’ACEAC conclut son message signé par son président, Mgr José Moko, évêque d’Idiofa en RDC.