Les ?glises de J¨¦rusalem s'opposent au plan de d¨¦placement des Gazaouis
Lisa Zengarini ¨C Cité du Vatican
leurs voix pour s¡¯élever contre le projet du président américain de déporter les Palestiniens de Gaza vers d'autres pays, affirmant que le déplacement massif proposé est «une injustice qui frappe au c?ur même de la dignité humaine».
Dans une déclaration signée, entre autres, par le patriarche latin de Jérusalem, le cardinal Pierbattista Pizzaballa, et par le Custode de Terre Sainte, le père Francesco Patton OFM Cap, les chefs des Églises de Jérusalem expriment leur plein soutien à la position du roi Abdallah II de Jordanie et du président égyptien al-Sissi d'Égypte, qui ont rejeté le plan proposé par Donald Trump.
Non à l'exil forcé
«Les habitants de Gaza, des familles qui vivent depuis des générations sur la terre de leurs ancêtres, ne doivent pas être contraints à l'exil, dépouillés de ce qui reste de leurs maisons, de leur patrimoine et de leur droit à rester sur la terre qui constitue l'essence de leur identité», écrivent dans un communiqué commun les chefs des Églises de Jérusalem. En tant que chrétiens, ils estiment qu¡¯ils ne peuvent être indifférents aux souffrances endurées par le peuple gazaoui «car l'Evangile nous commande de défendre la dignité de tout être humain».
Libérer tous les captifs
En plus de s'opposer aux déplacements, les chefs des Églises plaident pour la libération immédiate de tous les captifs des deux camps, reconnaissant ainsi la souffrance endurée par d'innombrables familles déchirées par le conflit.
En outre, ils exhortent les gouvernements, les communautés religieuses et la communauté internationale à prendre des mesures rapides et décisives pour mettre fin à la catastrophe humanitaire dans la bande de Gaza.
Appel à un accès humanitaire immédiat et sans restriction à Gaza
Ils insistent sur le fait que rien ne peut justifier le déracinement d'un peuple qui a déjà souffert de manière incommensurable. Ils exigent au contraire un accès humanitaire immédiat et sans restriction à ceux qui en ont désespérément besoin, avertissant que l'absence d'action serait une trahison des valeurs humaines communes. «Les abandonner maintenant reviendrait à abandonner notre humanité commune», affirment-ils.
Les signataires appellent à un accès humanitaire «immédiat et sans entrave à ceux qui en ont désespérément besoin» et assurent prier pour le réconfort des personnes en deuil, la guérison des blessés et la résilience de ceux qui restent dans leur patrie malgré les souffrances.
Leur dernier appel est celui d'une paix juste et durable, qui protège la dignité humaine et assure la présence continue de tous les peuples sur la terre à laquelle ils appartiennent.
La proposition du président Trump de «reprendre» et de redévelopper Gaza a rencontré une forte opposition de la part de plusieurs dirigeants mondiaux et des Nations unies, qui ont déclaré qu'il s'agirait d'une violation flagrante du droit international.
Un plan critiqué par de nombreux responsables religieux
S'adressant aux journalistes en marge d'une cérémonie à l'ambassade d'Italie auprès du Saint-Siège le 13 février dernier, le cardinal Secrétaire d¡¯État Pietro Parolin a déclaré que «quiconque est né et a vécu à Gaza doit rester sur sa terre», réitérant l'appel lancé de longue date par le Vatican en faveur d'une solution à deux États pour résoudre le conflit israélo-palestinien qui dure depuis longtemps.
Dans une interview accordée au journal italien L'Eco di Bergamo le 15 février, le chef de la diplomatie vaticane a insisté sur le fait que les solutions aux conflits «ne doivent jamais être recherchées à travers des impositions unilatérales qui risquent de piétiner les droits de peuples entiers».
De même, le Conseil ?cuménique des Églises (COE) a pris une position ferme contre le plan de déplacement. Dans une déclaration du 5 février, le secrétaire général du COE, le pasteur Jerry Pillay, a décrit la proposition comme «équivalant à proposer un nettoyage ethnique à grande échelle et une néo-colonisation de la patrie des 2 millions de Palestiniens de Gaza».
Le 13 février, 350 rabbins et personnalités juives ont également condamné le plan proposé dans une pleine page de publicité du New York Times, intitulé «Le peuple juif dit NON au nettoyage ethnique !»
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