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Marcel Ariston Blé – Abidjan

La foi et l’espérance des premiers missionnaires «témoignent, à travers les fruits tangibles de leur ?uvre, que rien n'est impossible à Dieu», a déclaré Mgr Ahiwa au cours de la messe célébrée en l’église cathédrale Sainte-Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face de Bouaké. L’édifice religieux était ornée de ses plus beaux atours pour l’occasion. La messe inaugurale des festivités marquant le premier centenaire de l’évangélisation de la région de Bouaké a réuni de nombreuses autorités politiques, administratives, religieuses et coutumières de la région du Gbèké.

Une mission semée d'embûches

Il y a cent ans, les prêtres de la Société des Missions Africaines (SMA), sous la conduite du père Joseph Schmidt, quittèrent la France pour apporter le message chrétien à Bouaké «Ils sont venus pour nous enseigner, nous partager, nous faire bénéficier des grâces du salut que donne la foi au Christ». Tout en leur traduisant sa gratitude pour ce beau témoignage de foi chrétienne, Mgr Jacques Assanvo Ahiwa, dans son homélie, a souligné les immenses difficultés qu'ils ont dû surmonter. En dépit des obstacles, «ils ne se sont jamais découragés, car ils avaient mis leur confiance en Dieu, porteurs de Sa parole de vie et d'espérance», a rappelé l’archevêque. «Ils étaient comme l'arbre planté près de l’eau, qui donne son fruit en son temps, et dont le feuillage ne se fane jamais». Aujourd’hui, a-t-il poursuivi, les fruits de leur travail sont évidents et palpables, tant dans le diocèse de Bouaké que dans l’ensemble de l’Église de Côte d'Ivoire. «Nous en sommes les heureux bénéficiaires et rendons grâce à Dieu pour leur présence», a encore dit le prélat.

Ouverture du Centenaire de l'évangélisation de l’archidiocèse de Bouaké, en Côte d’Ivoire, dimanche 16 février 2025.

S'inspirer des premières générations de missionnaires

Mgr Ahiwa a encouragé ses diocésains à s’inspirer des vertus des premiers missionnaires, à savoir le sacrifice, la patience et la persévérance face aux difficultés. «Car leur foi et leur espérance, manifestées à travers les résultats concrets de leur travail, nous montrent que rien n’est impossible à Dieu», a-t-il souligné. L'archevêque de Bouaké, a également appelé les chrétiens à être des missionnaires zélés dans le cadre de la nouvelle évangélisation de la région de Bouaké.

Sortir de sa zone de confort pour annoncer l’Évangile

Le prélat ivoirien a insisté sur l'importance de «sortir de son confort» pour aller annoncer l’Évangile vers les vastes périphéries de la ville de Bouaké, des villes et villages du Gbêkê et de l’Iffou. «N’ayons pas peur de ne pas avoir les moyens. Dieu pourvoira à nos besoins», a-t-il exhorté, citant les paroles de Jésus dans l'Évangile selon Saint Jean: «Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et vous ai établis pour que vous alliez et portiez du fruit, et que votre fruit demeure» (Jn 15,16). Un message, a-t-il précisé, qui s’adresse non seulement, aux prêtres, religieuses et religieux, mais aussi à chaque baptisé; chacun étant invité à prendre sa part de responsabilité dans l’évangélisation.

L’urgence de la mission confiée à chaque baptisé

En ouvrant ce jour les portes de ce grand jubilé du centenaire de l’évangélisation de Bouaké, l’archevêque de Bouaké, a aussi tenu à rappeler à ses diocésains l’urgence de la mission désormais entre leurs mains. Tout en remerciant les missionnaires, les catéchistes, les chefs de villages et de familles qui ont donné leur vie, leurs biens, leurs terres pour l’?uvre de l’évangélisation, Mgr Jacques Assanvo Ahiwa, les a invités à poursuivre la mission. Pour l’ordinaire de Bouaké, le message est le même. «Il s’agit d’annoncer et de communiquer le bonheur que donne la foi au Christ, mort et ressuscité, et qui ouvre notre vie à tous les possibles. Il s’agit d’aller annoncer au monde que le Christ est ressuscité d’entre les morts, lui, premier parmi ceux qui se sont endormis» (1 Co 15,20).

Marcher dans les pas du Christ, à l'exemple de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus

Dans le cadre de cette nouvelle évangélisation, Mgr Ahiwa a exhorté ses diocésains à renouveler leur foi au Christ, en suivant l'exemple des premiers missionnaires, et à marcher dans les pas de sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, leur sainte patronne. «À son exemple, cultivons la simplicité, l’humilité, la confiance en l’amour de Dieu et la certitude que 'l'espérance ne déçoit pas. Apprenons à vivre dans l'esprit de prière, en nous recommandant à son intercession», a invité l’ordinaire de Bouaké. L'archevêque a également formulé le v?u de la rénovation de la cathédrale, balafrée par les intempéries et les affres du temps.

Ouverture du Centenaire de l'évangélisation de l’archidiocèse de Bouaké, en Côte d’Ivoire, dimanche 16 février 2025.

Des festivités jusqu'en 2027

Les festivités du centenaire de l’évangélisation de Bouaké se prolongeront jusqu’en 2027. Ces événements seront marqués par plusieurs initiatives spirituelles, sportives et culturelles, au centre desquelles figurent des pèlerinages, des visites aux détenus des centres pénitentiaires de Bouaké et M'Bahiakro, ainsi que des actions au sein du centre Saint-Camille pour malades mentaux de Bouaké, entre autres.

Bouaké, dénommée «Gbèkèkro» jusqu'en 1900, est une ville du centre-nord de la Côte d'Ivoire, située à environ 350 km d’Abidjan, la capitale économique du pays. Elle compte un peu plus de 1 385 000 habitants, dont 17,6 % de catholiques, soit environ 244 000 fidèles, selon les données du dernier Recensement Général de la Population et de l'Habitat (2022). Créée le 17 mai 1951, la préfecture apostolique de Bouaké a été érigée en diocèse le 14 septembre 1955, couvrant une superficie de 18 818 km². Le diocèse de Bouaké compte désormais 44 paroisses et 120 prêtres.