Au Mexique, l'?glise collabore ¨¤ une campagne de d¨¦sarmement
Sebastián Sansón Ferrari - Cité du Vatican
L'Église catholique du Mexique a réaffirmé son engagement en faveur de la paix en soutenant le programme «Oui au désarmement, oui à la paix», une initiative promue par le gouvernement.
De portée nationale, ce programme présenté le 10 janvier a pour but de réduire la violence dans le pays en misant sur un désarmement volontaire, en offrant aux citoyens la possibilité de remettre leurs armes, munitions et explosifs en échange d'une compensation économique qui variera en fonction du type d'arme. Toute personne intéressée par l'échange peut participer librement, anonymement, respectueusement et sans conséquences juridiques, selon les lignes directrices de l'action institutionnelle. «Votre identité et les données collectées seront protégées à tout moment», est-il stipulé.
Lutte globale contre la violence
Cette campagne vise à réduite le nombre de blessures, de décès accidentels, d¡¯homicides, de féminicides, ainsi que de tout autre crime ou expression de violence en général, résultant du maniement ou de l'utilisation d'armes à feu. Il s¡¯agit également de sensibiliser la population aux dangers et aux conséquences de la possession ou du maniement d'armes, de munitions ou d'explosifs à domicile; mais aussi de promouvoir des valeurs, des attitudes et des comportements alternatifs à la violence; de s'attaquer enfin aux causes qui la génèrent.
La cérémonie de lancement a eu lieu sur le parvis de la basilique de Guadalupe, dans un acte symbolique d'unité et d'espoir pour toute la nation, avec la participation de la présidente Claudia Sheinbaum et de son cabinet de sécurité.
L¡¯Église appelle à participer
Dans des déclarations rapportées par le média «Desde la Fe», Mgr Efraín Hernández, recteur de la basilique de Guadalupe, a souligné l'importance de cette initiative, en insistant sur le fait qu'il s'agit d'un pas vers la réconciliation et la paix au Mexique. «Notre pays a besoin de vivre en paix», a-t-il déclaré, et il a invité les Mexicains à participer à ce projet. Dans le même temps, il a rappelé que, comme le Saint-Père l'a déclaré à maintes reprises, la paix ne se construit pas avec des armes, mais avec le dialogue.
Initiatives catholiques pour la paix
La Conférence épiscopale mexicaine (CEM) a apporté son soutien au programme dès le mois de décembre, s'engageant à collaborer avec le gouvernement fédéral pour en assurer le succès. Dans le cadre de cette alliance, les églises du pays proposeront leurs parvis comme «points d'échange», offrant ainsi aux citoyens un espace sûr et fiable pour rendre leurs armes.
«L'Église est prête à collaborer à la recherche de la paix, non seulement en reprenant les armes, mais aussi en travaillant sur des stratégies visant à rétablir la paix sociale. Cela inclut le renforcement des institutions locales et fédérales, la récupération des espaces publics et la guérison des blessures des communautés touchées par la violence », a expliqué Mgr Efraín Hernández.
Outre cet engagement en faveur du désarmement volontaire, l'Église continue de promouvoir le dialogue national pour la paix, un effort déjà en cours dans 27 entités du pays, qui vise à mettre en place des processus de paix globaux par le biais d'un dialogue entre la communauté et le gouvernement.
Une collaboration appréciée
Mme Sheinbaum a remercié l'Église pour sa participation et a réitéré l'engagement du gouvernement fédéral à construire un Mexique plus pacifique.
Le programme «Oui au désarmement, oui à la paix» est une réplique ¨C mais étendue au niveau national - de l'initiative que Claudia Sheinbaum a mise en ?uvre en tant que chef de gouvernement de la capitale Mexico (2018-2023). Aujourd¡¯hui, plusieurs centres d'échange dans différentes régions du pays ont été mis en place.
Les armes récupérées par les autorités fédérales seront détruites par le ministère de la Défense afin d'éviter qu'elles ne soient utilisées contre la vie ou l'intégrité d'autrui.
Quant aux jouets imitant la guerre, ils peuvent également être échangés contre des jouets éducatifs afin d'éliminer les objets qui encouragent la violence chez les enfants. «Pourquoi enseigner à nos fils et à nos filles quelque chose qui a trait à la violence? Nous remplaçons donc un jouet de guerre par un jouet éducatif ou un autre type de jouet qui permet à nos fils et à nos filles de grandir avec un symbole de paix et avec un symbole de jeu qui fait partie de la construction de la vie», a déclaré Claudia Sheinbaum.
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