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Bernardo Suate - Cité du Vatican

Le Communiqué de la CEM a été publié mardi, à l'issue de sa 129ème Assemblée plénière, qui s'est tenue du 5 au 12 novembre au Séminaire philosophique Saint Augustin de Matola dans un contexte, écrivent les évêques, «marqué par la récente visite ad Limina Apostolorum des évêques à Rome, par le climat de tension socio-politique post-électorale, par l'ouverture prochaine de l'Année sainte et le 50ème anniversaire de l'indépendance nationale».

L'espérance du Christ «en ces temps difficiles et troublés»

«En ces temps difficiles et troublés pour le Mozambique, nous saluons tous les fidèles ainsi que les hommes et femmes de bonne volonté avec l'espérance qui nous vient du Christ, Prince de la Paix», commence le document de l'épiscopat mozambicain, signé par le vice-président de la CEM, Mgr João Carlos Hatoa Nunes, archevêque de Maputo.

Concernant la «visite ad Limina» des évêques à Rome - une expérience importante de communion effective et affective avec l'Église universelle, soulignent les évêques, le communiqué met l'accent sur les temps forts de la retraite spirituelle, la rencontre avec le Pape François et les différents dicastères du Saint-Siège. «Un moment privilégié non seulement de solidarité, mais de communion avec le Saint-Père, et d'être ensemble avec nos frères dans l'épiscopat», décrivent les prélats dans leur note.

«Tous ensemble, libres et crédibles dans la réflexion et l'action»

Les évêques ont également souligné leur rencontre, lors de la session plénière, avec le nonce apostolique au Mozambique, qui a réitéré l'importance de la communion et de la coresponsabilité de tous dans la résolution des défis socio-pastoraux. «Tous en tout, libres et crédibles dans la réflexion et l'action», a recommandé Mgr Luís Miguel M. Cárdaba, qui a également donné aux évêques des indications et des informations sur des questions importantes pour l'Église catholique au Mozambique.

Le communiqué évoque ensuite la restructuration des départements pastoraux de la Conférence épiscopale, avec un accent particulier sur la création du nouveau département pour le dialogue et la communication, qui comprendra les commissions pour le dialogue interreligieux, le dialogue ?cuménique et la pastorale de la culture. Ledit département sera modéré par l'archevêque João Carlos Hatoa Nunes, tandis que la présidence de la CEM reste assurée par les archevêques Inácio Saúre et João Carlos Hatoa Nunes, reconduits respectivement à la présidence et à la vice-présidence.

Les prélats mozambicains soulignent également le grand défi que représente le renforcement des équipes de formation dans les trois grands séminaires du pays (à Nampula, Matola et Maputo), dont certains sont surchargés. «D'où la nécessité d'ouvrir un nouveau séminaire de théologie à Beira (centre du Mozambique), parmi d'autres initiatives», peut-on lire dans le communiqué.

Crise post-électorale: ne pas perdre la foi sur la voie de la démocratie

Le document de la CEM consacre une attention particulière à la réflexion sur la crise post-électorale au Mozambique depuis l'annonce des résultats partiels des élections générales du 9 octobre. «En déplorant des pertes en vies humaines et la destruction des biens au cours des journées de protestation, nous exhortons chacun à ne pas perdre la foi dans le chemin de la démocratie, de la justice et de la paix, en cherchant des solutions justes et efficaces pour combattre les maux qui affligent la nation», écrivent les évêques.

Les prélats disent, en outre, ressentir le besoin de mobiliser les fidèles catholiques et les citoyens de toutes confessions dans une journée de prière, étant donné la tension socio-politique croissante de ces derniers jours. Ils appellent donc tous les fidèles à prier pour la paix au Mozambique le dimanche 24 novembre, en la solennité du Christ-Roi, en demandant l'intercession du Prince de la Paix: «Nous avons besoin de la prière, surtout en ce moment dramatique de notre histoire, pour arrêter les vents de la violence, du désespoir et de la méfiance».

2025, une année de grâce par un double jubilé

L'année prochaine, 2025, sera une année exceptionnelle, «puisqu'il s'agira de l'Année sainte du Seigneur et de la célébration du 50ème anniversaire de l'indépendance nationale», rappellent les prélats mozambicains. Ils ont souligné également que «face à tant de souffrances qui provoquent le désespoir dans toute notre société, aujourd'hui plus que jamais nous avons besoin de l'année jubilaire, parce que le jubilé est l'annonce que Dieu n'abandonne jamais son peuple».

Les évêques du Mozambique ont rappelé par la même occasion que le jubilé est un moment où l’on se rappelle la fidélité de Dieu. «Dieu n'abandonne jamais son peuple», ont-ils affirmé, soulignant que «s'il est bien vécu et célébré par tous, le jubilé pourrait favoriser la restauration d'un climat d'espérance et de confiance au Mozambique». Les prélats ont conclu leur message en invitant les fidèles ainsi que les hommes et les femmes de bonne volonté à «maintenir allumée la flamme de l'espérance et à faire tout ce qui est possible pour que chacun puisse retrouver la force et la certitude de regarder l'avenir avec un esprit ouvert, un c?ur confiant et un esprit clairvoyant».