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Severin Moussavou – Brazzaville

Depuis l’an dernier et en vue du jubilé 2025 sous le thème «pèlerins de l’Espérance», la Conférence épiscopale a décidé d’approfondir les relations mutuelles avec les congrégations et surtout d’en discerner le chemin futur à entreprendre ensemble pour le bien de l’Église famille de Dieu qui est au Congo.  Plus de deux cent personnes participent à ce rendez-vous annuel dont Mgr Javier Herrera, nonce apostolique au Congo et au Gabon ainsi que les Supérieurs majeurs des différents Instituts religieux ?uvrant au Congo.

Dans son allocution, le secrétaire général de la Conférence épiscopale du Congo, l’abbé Vivien Carol Etouolo, a cordialement souhaité la bienvenue à toutes les délégations présentes dans la grande salle de conférences du siège de l’Association des Conférences épiscopales de la Région de l’Afrique Centrale (ACERAC), qui a abrité la cérémonie d’ouverture.

L'année jubilaire sera une expérience intense de grâce

L’abbé Etouolo a aussi souhaité que ce forum soit un renouveau pour la vie consacrée dans son pays. Pour sa part, Mgr Javier Herrera Corona a souligné que le Saint-Père en proclamant l'année jubilaire à venir, a annoncé avec la certitude qu’elle sera une expérience intense de grâce et d’espérance pour toute l’Église. Le Pape invoque comme un don du Jubilé 2025 pour un monde marqué par le bruissement des armes, la mort, la destruction, la haine du prochain, la faim, la dette écologique et les faibles taux de natalité. L’espérance est le baume que François veut répandre sur les blessures d’une humanité qui, «inconsciente des tragédies du passé», est soumise à «une nouvelle et difficile épreuve», a expliqué le nonce.

Le Jubilé de l'Année Sainte 2025 est centré sur l'espérance chrétienne. Au milieu des incertitudes actuelles et des conflits mondiaux, régionaux, culturels et nationaux, nous avons toujours besoin d'être confirmés dans l'espérance et cette année jubilaire est l'occasion pour nous de renouveler notre confiance dans le fait que le Seigneur ne nous abandonnera jamais. «L'espérance chrétienne, en effet, ne trompe ni ne déçoit, parce qu'elle est fondée sur la certitude que rien ni personne ne pourra jamais nous séparer de l'amour divin». Le souhait de François est que «pour tous, “en particulier pour les plus découragés ” qui regardent l'avenir avec scepticisme et pessimisme“, l'Année Sainte soit l'occasion de ”raviver l'espérance et la vertu de la patience, aujourd'hui” dérobée par la précipitation», a-t-il ajouté.

Pèlerinages diocésains et nationaux à l'occasion du Jubilé

Pour terminer, Mgr Javier Herrera Corona a invité les évêques du Congo à se préparer à motiver les communautés diocésaines à organiser des pèlerinages diocésains et nationaux à l'occasion du Jubilé. Pour ceux qui souhaitent se rendre en pèlerinage à Rome, le nonce a informé l’assistance que les accords entre le Saint-Siège et les autorités italiennes sont en cours pour tenter de faciliter l'obtention des visas nécessaires. «Les bureaux diocésains communiqueront dans les prochains jours les procédures à suivre pour les pèlerins congolais qui souhaiteraient se rendre à Rome», a-t-il dit.

La fidélité au charisme fondateur

Lançant les travaux, Mgr Bienvenu Manamika, archevêque de Brazzaville, président de la conférence épiscopale du Congo, a exprimé ses remerciements aux six cent religieuses et religieux des cinquante congrégations qui ?uvrent dans les neuf diocèses. Il a également rendu un vibrant hommage aux missionnaires qui ont donné leur vie pour l’évangélisation du pays. Avant de souligner que les défis de l’heure portent d’une part, sur la mondialisation, le discernement, la manière de vivre la fidélité au charisme fondateur, l’interculturalité de la vie consacrée elle-même, etc. «Ne prenez pas pour modèle le monde présent, mais transformez–vous en renouvelant votre façon de penser pour savoir reconnaitre quelle est la volonté de Dieu: ce qui est bon, ce qui est parfait» (Romain 12, 1-2).

D’autre part, parmi les autres défis à relever, l’archevêque évoque la collaboration au c?ur de la mission, collaboration avec le diocèse d’accueil et le projet pastoral de l’autorité ecclésiastique compétente entendu comme insertion ecclésiale ou l’engagement dans les églises particulières, l’autonomie financière, et la formation des jeunes générations, et souhaite que les forces limitées de certaines communautés n’effraient pas l’avancée voulue par les évêques.

Relever les défis de la vie consacrée dans une dynamique synodale

«Nous voulons, avec réalisme, relever ces défis ensemble, dans une dynamique synodale, pour identifier les joies et peines que nous éprouvons dans l'Église, sur tous les plans: personnel, communautaire, socio-politique», a déclaré le prélat. Ensemble porteur d’espérance, a ajouté Mgr Manamika, «nous pouvons mieux affronter les difficultés les sollicitations quotidiennes et surmonter tous azimuts qui surgissent par temps de crise. Il s’agit ensemble de témoigner de Dieu et de son amour miséricordieux et de redonner le goût authentique», a-t-il déclaré. 

En souhaitant des fructueuses assises à tous, le président de la Conférence épiscopale du Congo a invité tous les catholiques à participer massivement aux activités programmées par les évêques à l’occasion du jubilé ordinaire de 2025, tant sur le plan diocésain que national.  

La 53ème Assemblée Plénière de la Conférence Épiscopale du Congo se conclura dimanche 13 octobre par une messe en la Basilique Sainte-Anne du Congo.