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Une religieuse pr¨¦pare la venue du Pape Fran?ois au Canada en 2022. Une religieuse pr¨¦pare la venue du Pape Fran?ois au Canada en 2022.   (AMBER BRACKEN)

Les congr¨¦gations religieuses, pionni¨¨res de l¡¯action sociale au Qu¨¦bec

La religieuse Marie-L¨¦onie Paradis, fondatrice des Petites s?urs de la Sainte-Famille, a ¨¦t¨¦ canonis¨¦e par le Pape dimanche 20 octobre. Comme beaucoup de communaut¨¦s qu¨¦b¨¦coises, d¨¦sormais implant¨¦e dans de nombreux pays, cette congr¨¦gation a accompagn¨¦ le d¨¦veloppement ¨¦ducatif et social du Qu¨¦bec.

Jean-Benoît Harel ¨C Cité du Vatican

Le diocèse de Québec fête cette année ses 350 ans d¡¯existence. En effet, c¡¯est au courant du XVIIe siècle que l¡¯Église s¡¯implante en Amérique du Nord, après la première messe célébrée par un prêtre de l¡¯équipage du navigateur breton Jacques Cartier en 1534.

Un siècle plus tard, la première colonie française s¡¯établit à Port-Royal puis à Québec et voit s¡¯installer de plus en plus de communautés religieuses: les Jésuites, les Sulpiciens, les Ursulines¡­ Mais dès la moitié du XVIIe siècles, des communautés sont directement fondées sur le territoire de l¡¯actuel Canada et participent activement aux besoins sociaux. «On est dans les balbutiements. Les premières institutions, que ce soit de santé ou d'enseignement, ce sont les congrégations religieuses», explique Vincent Giguère, conservateur au Musée de la civilisation du Québec.

Mgr de Laval, fondateur du premier diocèse

En 1674, le vicariat apostolique de la Nouvelle-France est érigé en évêché avec à sa tête, Mgr François de Montmorency-Laval. Ce diocèse de Québec, premier diocèse américain, s¡¯étend alors de Terre-Neuve jusqu'au sud de la Louisiane. «Mgr de Laval est bien entendu responsable de l'animation spirituelle du diocèse, mais également de l'implantation d'autres hôpitaux et d'autres institutions qui vont venir justement s'occuper de charité et de l'enseignement», poursuit Vincent Giguère. C¡¯est ainsi que les religieux et religieuses venus d¡¯ailleurs participent à l¡¯évangélisation de l¡¯Amérique du Nord à travers des ?uvres de charité concrètes.

Après la guerre de Sept Ans (1756-1763), la présence française se voit remplacer par les forces coloniales britanniques. Mais l¡¯Église continue son travail auprès des personnes malades, auprès des enfants ou des personnes en situation de précarité.

L¡¯apogée du XIXe siècle

«Au XIXe siècle, on va assister à une accélération de fondation d'organismes de charité», souligne le conservateur québécois, avec de multiples congrégations religieuses locales qui vont développer leur apostolat au Québec. Une période au cours de laquelle Mère Marie-Léonie Paradis fonde les Petites s?urs de la Sainte-Famille qui se consacrent à la catéchèse et au service domestique dans les collèges et les séminaires.

L¡¯Église devient rapidement la pointe de l¡¯action sociale au Québec. Vincent Giguère cite par exemple le cas la maison Béthanie fondée par les s?urs du Bon Pasteur à Québec.

¡°Dans cette maison, les religieuses accueillaient des femmes marginalisées: des femmes qui avaient commis des crimes, des femmes qui désiraient sortir de la rue et se réinsérer dans la société, ou encore des femmes qui vivaient dans le milieu de la prostitution. Les s?urs les accueillaient et leur apprenaient des métiers pour favoriser la réinsertion sociale. Or, certaines d¡¯entre elles, à force de demeurer avec les s?urs, désiraient prononcer des v?ux. Elles ne devenaient pas religieuses mais elles devenaient ce qu'on appelle des «Madeleines», vivant une vie consacrée sous la protection des religieuses.¡±

Vincent Giguère cite un autre exemple en la personne de s?ur Marie de la Nativité, dont un tablier était exposé pour l¡¯exposition : «C¡¯est une pionnière. Il s'agit de la première travailleuse sociale, travailleuse de rue en fait, dans l'histoire du Québec dès les années 1880. Donc elle revêtait ce tablier et elle allait directement dans la rue s'occuper des orphelins, des pauvres, de toutes les personnes marginalisées¡­»

L¡¯héritage des communautés religieuses

Au cours du XXe siècle, l¡¯État canadien reprend à son compte l¡¯action sociale des congrégations religieuses, à l¡¯instar de la Maison Gomin, premier centre de détention pour femmes au Québec. Il est opéré exclusivement par les S?urs du Bon-Pasteur de sa création en 1932 jusqu¡¯en 1972. Les religieuses y assuraient notamment les fonctions de surveillante pénitentiaire, avant d¡¯être progressivement remplacées par des agents de l¡¯État canadien.

Désormais, si les puissantes communautés québécoises gardent leurs maisons-mères au Québec, elles sont répandues partout dans le monde. Ayant reçu la foi de missionnaires européens, ces congrégations la propagent à leur tour aux quatre coins de la planète. «C¡¯est la beauté de la chose», estime Vincent Giguère.

Ainsi les Petites s?urs de la Sainte-Famille ne font pas exception: fondées dans la petite ville canadienne de Memramcook, elles sont aujourd'hui présentes notamment au Honduras et au Guatemala.

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20 octobre 2024, 15:30