?L¡¯?glise de Papouasie a besoin d¡¯un ¨¦lan missionnaire?
Propos recueillis par Delphine Allaire - Envoyée spéciale à Port Moresby
«Ça ne m'étonne pas trop de lui parce que c'est le Pape le plus proche des périphéries, des lieux un peu insolites» explique Sylvie Solanet, rencontrée au sanctuaire Marie auxiliatrice alors que le Pape François y a rencontré samedi après-midi la jeune Église papouasienne. Âgée de 71 ans, cette Française a été envoyèe en mission sur cette terre océanienne par le chemin néocatéchuménal. Une centaine de membres du mouvement ont convergé de diverses provinces de la région pour rencontrer le Souverain pontife, parfois au prix d'un long et difficile voyage.
«Certains sont venus en dinghy, c'est à dire de petites barques pendant plus de 24 h, nuit et jour, dans ces barques, comme des comme des coques de noix, d'autres sont venus à pied depuis les montagnes», souligne t-elle. Sylvie Solanet rappelle la joie intense des catholiques locaux d'accueillir le Successeur de Pierre, près de 30 ans après le passage de Jean-Paul II. «Hier soir on est allés voir l'arrivée du Pape, même si on l'a vu en 30 secondes, on était tous là, le long de la route, chantant, criant, c'était vraiment magnifique» poursuit-elle avec enthousiasme.
Une Église qui a besoin d'être confortée
Pour la missionnaire, cette visite du Pape François «va donner un élan extraordinaire». «Je pense vraiment que les prêtres ont besoin d'un terrible encouragement pour avoir un zèle missionnaire, parce que pour l'instant, ce n'est pas vraiment la priorité» note encore Sylvie Solanet. Si la jeune Église papouasienne a reçu dans son histoire des missionnaires, elle a besoin selon elle d'être une Église "en sortie". «On a besoin d'un pape qui les bouge, qui leur dise "mais non, vous, vous êtes des missionnaires, vous devez aller dehors, vous devez aller chercher les gens!"» poursuit-elle.
Un véritable défi pour les catholiques de Papouasie Nouvelle-Guinée alors que d'autres Églises dites "du réveil" comme les adventistes du 7 ème jour sont très visibles. «On a encore du mal car on ne va pas trop dehors», poursuit la membre du chemin néocatéchuménal. Sauf lors de cette venue de François qui rend l'atmosphère exceptionnelle. «Aujourd'hui on est allé chanter dans la rue, danser, on a annoncé l'Évangile, les frères ont donné leur témoignage et on a vu tout le temps des gens qui se sont arrêtés, qui ont écouté, qui nous regardaient avec des yeux émerveillés parce que ce n'est pas fréquent, l'Église catholique qui va dehors».
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