Avec les Maisons d¡¯alliance, vieillir ¨¤ l¡¯ombre des monast¨¨res
Jean-Benoît Harel ¨C Cité du Vatican
Depuis mars 2023, une Maison d¡¯alliance a été ouverte au sein de l¡¯abbaye Saint-Joseph de La Rochette en Savoie, non loin de Chambéry. L¡¯une des résidentes, Marie-Claude, s¡¯y est installée avec son mari depuis quelques mois. Habitant précédemment à une trentaine de kilomètres, le couple a mûri son projet de vieillesse pendant plusieurs années: «Nous recherchions la possibilité d'habiter près d'une communauté religieuse pour pouvoir continuer, en prenant de l'âge, à mener une vie de prière tout en restant proche de notre famille et de nos amis, sans nous couper du monde».
Allier une vie monastique et un projet d¡¯accueil
Comme ce couple, 25 résidents habitent désormais dans la résidence Saint-Joseph, dans une aile inutilisée de l¡¯abbaye. Les religieuses installées depuis 1967 dans le château de Belmont ne sont plus qu¡¯une petite dizaine et ont souhaité trouver un moyen d¡¯utiliser leur bâtiment pour un projet porteur de sens. «L'enjeu était que nous puissions garder notre vie monastique et en même temps nous ouvrir à cet accueil», explique s?ur Marie, abbesse de Saint-Joseph.
Cette vie partagée a été souhaitée par les religieuses bénédictines de l¡¯abbaye Saint-Joseph, également pour assurer la pérennité de la communauté, qui se trouve dans son abbaye «comme dans des habits trop grands», est-il précisé sur le de la communauté.
Une vie commune
Bien que les résidents bénéficient d¡¯un appartement complètement indépendant, ils sont invités à assister, selon leur possibilité, les religieuses bénédictines dans leurs tâches quotidiennes.
«Les s?urs ont déterminé les services dont elles ont besoin, que cela puisse être à l'hôtellerie, à l'infirmerie pour rendre visite aux s?urs malades, au magasin, ou même la buanderie», détaille Marie-Claude. Basée sur le volontariat, cette entraide est bienvenue pour soutenir le travail de la communauté religieuse.
Les résidents de la Maison d¡¯alliance renforcent également la communauté lors des temps de prières communes. «On peut assister à tous les offices, on a la messe quotidienne et lors des grands moments de fêtes. On a la chance de pouvoir profiter également des propositions de retraite», se réjouit Marie-Claude. De son côté, soeur Marie apprécie le renfort apporté par les résidents de la Maison d'alliance: «Depuis plusieurs mois, il y a des personnes qui viennent de façon régulière, pas forcément les mêmes. Elles commencent à chanter et, vraiment, cela nous soutient sur le chant, mais aussi moralement».
La création de lien social
Grand-mère de nombreux petits-enfants, Marie-Claude sourit lorsqu¡¯elle raconte les venues de ces petits-enfants de 7 à 12 ans dans la maison Saint-Joseph. «Quand ils viennent à la maison d'alliance, ils font chuter la moyenne d'âge», s¡¯amuse-t-elle.
Pourtant, l'installation dans la maison d'alliance n'a pas été de tout repos. «Nous avons quitté une maison, un jardin, les facilités de la ville pour un appartement de tout juste 60m² en pleine campagne», explique Marie Claude. «Nous avons vraiment eu le sentiment de devoir nous dépouiller et de renoncer à notre vie d¡¯avant», poursuit-elle, mais «l¡¯attention et la solidarité» existantes entre les résidents l'ont rassuré. «Nous sommes à l¡¯image de la société; tous différents mais animés de la volonté de faire de notre mieux pour que cela se passe fraternellement», ajoute-t-elle. Les maisons d¡¯alliance se multiplient partout en France: une autre est située dans le couvent de Massac des Filles de Jésus et trois autres sont déjà en construction.
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