12 prêtres ordonnés par le cardinal Sarah, en visite au Cameroun
Pope avec Paule Valérie Mendogo, Edéa
Arrivé à l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen mardi 2 avril, le cardinal Sarah a été accueilli par une délégation officielle conduite par le nonce apostolique au Cameroun et en Guinée Équatoriale, Mgr José Avelino Bettencourt; et l’évêque de d’Obala, Mgr Léopold Sosthène Bayemi.
Un accueil empreint de simplicité et de ferveur, des fidèles très enthousiastes, des moments de prières, suivis de temps d'enseignements sur l’Église, particulièrement en Afrique, la doctrine de l’Église, la loi morale, la prière, le rôle des laïcs dans l’Église et le sens du sacerdoce ministériel. C’est en ces termes que l’on pourrait décrire la visite du cardinal guinéen au Cameroun qui, après avoir ordonné 12 prêtres dans le diocèse d’Obala, a rencontré les évêques camerounais réunis pour leur 49ème assemblée plénière à Mvolyé-Yaoundé, du 7 au 13 avril.
Le prêtre est le signe de la présence de Dieu
Aux nouveaux prêtres ordonnés sur la place des fêtes de la ville d’Obala, en présence de Mgr Adalbert Ndzana, évêque émérite de Mbalmayo et de Mgr Emmanuel Dassi, évêque de Bafia, le cardinal Sarah a rappelé et expliqué amplement le sens du sacerdoce ministériel. Être prêtre, a-t-il souligné, «c’est devenir, en effet, Jésus-Christ lui-même. C’est prolonger sa présence salvifique parmi les hommes; c’est s’efforcer, de façon quotidienne, de porter partout et toujours en notre corps les souffrances de la mort de Jésus, et de rayonner de sa présence afin de rendre à Dieu sa place centrale et prioritaire dans le monde, car un monde sans Dieu est un monde sans espérance».
Étant le signe qui nous rappelle le primat de Dieu dans un monde de plus en plus frivole, indifférent, et même hostile à Jésus, à son Évangile et à son Église, «le prêtre rend visible la présence de Dieu», a fait savoir le prélat guinéen. De ce fait, a-t-il poursuivi, «être prêtre est le plus grand don que Dieu ait fait à l’humanité, car il nous fait et nous aide à continuer l’?uvre d’évangélisation initiée par Jésus». Ce qui signifie que le prêtre «doit être attentif au troupeau dont l’Esprit Saint vous a établis gardiens pour le faire paître, en communion avec votre évêque», a-t-il expliqué aux ordinands du diocèse d’Obala, précisant que le sacerdoce a été institué pour la prédication de l’Évangile et pour rétablir la communion entre Dieu et les hommes par le sacrifice eucharistique et la prière.
Le sacerdoce, un acte d’amour profond pour le Christ
Le cardinal Sarah, s’adressant toujours aux ordinands, a souligné que le sacerdoce puise sa source profonde dans un amour suprême, exclusif du Christ, car «faire paître les brebis est en effet un acte d’amour et c’est seulement si nous aimons exclusivement Jésus que nous aurons autorité et la charge de conduire le peuple de Dieu». Et donc, a-t-il poursuivi, «celui qui reçoit cette charge sait que désormais, il est lié pour toujours au Christ et à ses brebis. Et donc, c’est en donnant totalement sa vie pour le soin de ces brebis qui lui sont confiées que le prêtre prouve qu’il aime Dieu de tout son c?ur, de toute son âme et de toute ses forces».
Le cardinal guinéen a également expliqué qu’aimer Dieu, «c’est aussi aimer sa parole, la contempler attentivement et s’en nourrir chaque jour». D’où l’importance, a-t-il rappelé en citant Benoît XVI, «de présenter le prêtre comme celui qui médite la Parole de Dieu quotidiennement. La méditer signifie s’abandonner à la chair de Jésus et entrer dans une totale transformation au Christ. C’est réussir notre configuration et notre identification au Christ». Dès lors, «le prêtre a l’obligation de faire tout ce qui est en son pouvoir pour laisser transparaître le Christ en lui. L’âme du prêtre doit être pure, plus pure que les rayons du soleil pour que jamais l’Esprit Saint ne l’abandonne et pour qu’il puisse dire: ‘’je suis crucifié avec le Christ; je vis, mais ce n’est plus moi qui vit, c’est le Christ qui vit en moi’’», a martelé le cardinal Sarah.
Par ailleurs, le prélat guinéen a fait quelques recommandations aux nouveaux prêtres, notamment sur le style de vie qu’ils devront dorénavant adopter en tant que pasteurs configurés au Christ lui-même. «Les prêtres, parce qu’ils sont radicalement consacrés, offerts et donnés à Dieu, renoncent au mariage, à la famille, au gain matériel et financier. Dieu seul est leur unique bien, leur unique amour, leur unique bonheur, et leur héritage», a-t-il expliqué. Renonçant à tout pouvoir, à tout avoir et à toute famille, «les prêtres doivent imiter et incarner la pauvreté de Jésus Christ, le Fils de l’homme, qui n’avait pas où reposer sa tête, afin de choisir Dieu seul comme leur seule richesse», a ajouté le cardinal Sarah en invitant l’assemblée à prier et à accompagner les 12 nouveaux prêtres dans leur ministère sacerdotal.
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