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Stanislas Kambashi, SJ – Cité du Vatican

Dans un communiqué conjoint rendu public jeudi 04 janvier 2023, la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC) notent les efforts accomplis pour organiser les élections dans un contexte difficile. Elles soulignent le «contexte particulièrement difficile du point de vue sociopolitique, économique et sécuritaire» dans lequel la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le gouvernement congolais ainsi que les autres parties prenantes ont organisé ce scrutin. Elles observent par ailleurs qu’il y a eu des cas d’irrégularités sur lesquels il faut faire la «lumière» pour «rassurer les uns et les autres, consolider la paix, la cohésion et la stabilité» du pays.

Faire la lumière sur tous les cas d’irrégularités documentés

Se référant au rapport préliminaire de leur mission d’observation électorale (MOE CENCO-ECC), publié le 28 décembre, la CENCO et l’ECC déplorent le fait que «ce processus électoral a connu plusieurs cas de violation du cadre légal, de l’administration électorale, et partant, ont occasionné plusieurs cas d’irrégularités documentés» dans ce rapport.

Cela étant, les Églises catholique et protestante demandent à la CENI «de faire la lumière sur tous les cas documentés» de ces irrégularités. Pour cela, elles proposent la création d’une commission d’enquête indépendante et mixte. «De cette lumière», estiment-elles, dépend l’acceptation des résultats à chaque niveau du scrutin. Les deux Églises invitent également la CENI à honorer son engagement «de publier les résultats provisoires dans le respect de l’article 71 de la Loi électorale notamment, bureau de vote par bureau de vote».

Dire le droit et redorer la fierté de la République

Les Églises catholique et protestante demandent par ailleurs au Procureur Général près la Cours Constitutionnelle de se saisir «de toute dénonciation en rapport avec les irrégularités afin d’amener la haute juridiction de la sincérité électorale à dire le droit et redorer la fierté de la République». Tout en condamnant toute violence verbale et physique observée au cours du processus électoral, elles demandent à la justice d’ouvrir des poursuites judiciaires à l’endroit des auteurs d’actes de violation et de fraude électorales. Elles encouragent, en outre, le recours à des voies pacifiques pour toute revendication.

La CENCO et l’ECC saluent la mobilisation et la maturité du peuple Congolais

Ce rapport conjointement signé par Mgr Marcel Utembi Tapa, archevêque de Kisangani et président de la CENCO et par le Révérend Docteur André Bokundoa-bo-Likabe, président de l’ECC, se félicite de la bravoure et de la vigilance des Congolais. Les Églises catholique et protestante saluent la mobilisation du peuple Congolais pour le vote, en dépit des désagréments liés au déploiement tardif des matériels électoraux, ainsi que «sa vigilance qui a mis à découvert des cas d’irrégularités». «Ce geste civique hautement symbolique prouve à suffisance que le peuple congolais a atteint une maturité qui ne peut plus permettre la manipulation politicienne ou l’imposition de la fraude électorale», se félicitent les deux Églises. Elles exhortent «le peuple congolais à demeurer uni et vigilant dans le combat contre les antivaleurs, d’où qu’elles viennent».

Après les élections du 20 décembre, prolongées à certains endroits d’un ou plusieurs jours pour des problèmes logistiques, le président sortant, Felix Tshisekedi, a été proclamé vainqueur de la présidentielle par la Commission électorale nationale indépendante, avec un score de 73,34% des voix. L’opposition, qui a qualifié le scrutin de «simulacre d'élections», a demandé son annulation.