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La rencontre tenue dans la capitale marocaine, a vu la participation d’évêques et vicaires généraux des dix circonscriptions ecclésiastiques d’Afrique du Nord; mais aussi la présence du nouveau nonce apostolique à Rabat, Mgr Alfred Xuereb ainsi que du père Victor Ndione, vicaire général de Nouakchott, représentait l’Eglise de Mauritanie habituellement invitée à ce assemblées. Seul absent pour des raisons de santé, l’archevêque de Tunis, Mgr Ilario Antoniazzi, indique le communiqué de la Conférence des évêques de la région Nord de l’Afrique (CERNA). Ce moment a été l’occasion pour la CERNA d’aborder les questions sur le processus synodal en cours sur la synodalité, la réflexion théologique sur la vie des églises du Maghreb, et la récente déclaration Fiducia supplicans, du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, sur la signification pastorale des bénédictions.

Synode: «Nos diocèses ont activement participé à ce processus»

Dans le cadre du processus synodal en cours jusqu’en octobre 2024, les travaux de réflexion des différents diocèses, ont pu permettre d’aboutir à «la production en août 2022 d’un texte régional marquant, sur la vie de nos Églises, leurs convictions et leurs questions»; l’envoi d’une délégation d’Afrique du Nord à l’assemblée continentale de mars 2023 à Addis Abeba, et la participation de deux membres de la CERNA à l’assemblée d’octobre 2023 à Rome.

Les évêques de la région Nord de l’Afrique, invitent d’ici avril 2024, leurs communautés «à partager leurs bonnes pratiques en matière de synodalité et à repérer d’autres avancées souhaitables». «Nous évaluons aussi la pertinence des outils qui soutiennent la collégialité entre nous, avec les Églises d’Afrique et le SCEAM, avec les Églises de la Méditerranée après les Rencontres Méditerranéennes de Marseille de septembre dernier», ont-ils affirmé.

Une réflexion théologique sur la vie des églises du Maghreb

En ce qui concerne la mise en place il y a un an, d’une commission de réflexion théologique ayant pour mission de dresser et d’organiser un répertoire du patrimoine théologique et spirituel des églises les soixante dernières années; de repérer les axes importants apparaissant dans la synthèse synodale régionale qui méritaient d’être approfondis, la CERNA a déclaré: «elle a travaillé et s’est réunie à plusieurs reprises par visioconférence, et en présentiel à Rabat juste avant l’assemblée de la CERNA». La Conférence des évêques de la région Nord de l’Afrique qui a eu une séance de travail avec la commission, sur «les modèles bibliques qui nous portent, la vision de l’Église qui sous-tend la conception de sa mission dans notre région», l’a invitée à poursuivre sa contribution. Ce, dans le but de «fournir des outils nourrissant la réflexion nos communautés. Par ailleurs, ont-ils ajouté, un travail commun sur les questions liturgiques pourrait aussi être envisagé». Le travail de cette commission implique quelques évêques et vicaires généraux, des prêtres et des religieuses, mais aussi des laïcs.

Fiducia supplicans: relire et évaluer notre pratique ecclésiale du discernement

Les échanges au cours de la rencontre ont également porté sur la déclaration Fiducia supplicans, qui a suscité beaucoup de réactions au sein de l’Église. À ce sujet, les évêques ont tenu à souligner tout d’abord, trois aspects «positifs fondamentaux» exprimés dans ce document: - une réaffirmation claire de la doctrine de l’Église sur le mariage et la morale sexuelle; - une réaffirmation également de la vision d’un Dieu miséricordieux dont l’amour et la grâce sont infinis et offerts à tous sans distinction; - une compréhension approfondie de la signification des bénédictions, dont le rôle n’est ni de ratifier ni de cautionner des situations de fait vécues par des personnes, mais d’implorer l’aide de Dieu sur elles.

«Toute personne mérite un respect inconditionnel en vertu de l’Évangile. Et la juste attitude devant chaque situation particulière doit être celle du discernement qui consiste à accueillir, écouter, prier avec, former et accompagner sur un chemin de croissance et de conversion. Ne l’oublions pas: l’horizon de toute vie est celui de la sainteté», a déclaré la CERNA. Pour elle, le document Fiducia supplicans est une invitation «à relire et évaluer notre pratique ecclésiale du discernement, à approfondir les chemins concrets d’une pastorale de la réconciliation et de la communion». Devant «le risque de positions tranchées et d’instrumentalisation susceptibles de mettre en péril l’unité de l’Église, il nous semble que le sujet mériterait d’être réexaminé de manière apaisée dans le cadre de la dynamique synodale en cours dans l’Église universelle».

Dans son communiqué, la Conférence des évêques de la région Nord de l’Afrique, invite «nos communautés à prendre le temps de lire et d’échanger autour de ce document et de la note explicative publiée le 4 janvier 2024 par le dicastère de la Doctrine de la foi. Occasion d’évaluer nos attitudes concrètes en matière d’accueil et d’accompagnement».

Contribuer à nourrir la communion et l'unité dans l'Église 

Parlant de la pratique pastorale des bénédictions, «quand une personne demande individuellement une bénédiction, avec la disposition du c?ur, on la lui donnera», ont-ils préciser, puis d’ajouter ensuite: «quand des personnes en situation irrégulière viennent ensemble demander une bénédiction, on pourra la donner à condition que cela n’entraîne pas de confusion pour les intéressés eux-mêmes ou pour d’autres». La CERNA dont la prochaine assemblée aura lieu à Rome en novembre 2024, à l’occasion de la visite ad limina de la Conférence épiscopale, a invité donc à éviter «tout esprit de polémique», et «à cultiver tout ce qui contribue à nourrir la communion et l’unité de l’Église universelle».