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Innocent Adovi - Cité du Vatican

«Nous nous rendons compte que la quantité de pluie que nous avons reçue en tant que pays devient maintenant une menace, car elle devient un phénomène El Nino à part entière. Ce n'est qu'un effet supplémentaire du changement climatique, qui devrait nous obliger à nous engager encore davantage à prendre soin de notre "Terre mère" et de notre environnement», ont déclaré les évêques du Kenya le 29 novembre.

Un bilan lourd en vies humaines et en biens matériels

Selon les évêques, El Nino «inflige des souffrances indicibles à nos s?urs et frères... et a fait plusieurs victimes dans les comtés de Makueni et Kitui en raison des inondations». Le pays aurait déjà perdu plus de cent vingt vies comme l'a rapporté le comité national de pilotage El Niño du Kenya. Les prélats ont ajouté que «les inondations de la rivière Tana, de Budalangi et d'autres zones sujettes aux inondations ont déjà fait plus de 90 000 sans-abri». De nombreux biens matériels ont été détruits comme «des ponts et des tronçons de route emportés à Kilifi, Garissa, Dol Dol, et dans d'autres régions». Enfin, les évêques redoutent, entre autres, des épidémies par exemple de choléra et des glissements de terrain.  Par ailleurs, ils n’ont pas manqué de consoler les familles éplorées ou affectées de diverses manières.

Appel à la prudence et à une intervention du gouvernement

Dans le contexte des vastes défis posés par les inondations dans le pays, les évêques ont exhorté «les personnes et les groupes qui ont l'intention d'entreprendre de longs voyages et des festivals à envisager de reporter leurs projets». Ils ont invité les Kenyans «à faire preuve de la plus grande prudence et à ne pas risquer de traverser des zones inondées». Ils ont également appelé le gouvernement «à réagir rapidement en apportant un soutien solide aux personnes et aux communautés touchées». D’après la déclaration, «cet engagement devrait comprendre l'évacuation efficace des personnes affectées, des interventions immédiates pour faire face aux défis émergents, et une assistance proactive pour aider les communautés à se préparer à des impacts potentiels prolongés si El Nino persiste». Toutefois, les évêques ont insisté «sur l'utilisation responsable des fonds alloués pour atténuer l'impact, soulignant l'importance de la transparence et de la responsabilité».  Ils ont également saisi l’occasion pour remercier tous ceux qui se sont déjà mobilisés pour venir en aide aux sinistrés et appeler à toujours plus de solidarité.

Profiter des pluies pour planter des arbres

Paradoxalement, les pluies ont fait objet de prière dans de nombreuses régions du pays privées de précipitations depuis plus de deux ans. Dans cette optique, les évêques ont demandé aux citoyens de saisir l’occasion pour planter des arbres. Il s’agit d’une action «pour restaurer notre environnement, en particulier dans les zones normalement arides».

Les pluies continues seraient liées à El Niño, un phénomène climatique naturel. Il se manifeste d’un côté par une augmentation des températures et une sécheresse accrue et d’un autre par de fortes pluies. Ces dernières années, la corne de l’Afrique semble particulièrement touchée.