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Mgr Charles Mahuza Yava, évêque des Comores Mgr Charles Mahuza Yava, évêque des Comores 

Aux Comores, la petite communauté chrétienne s’adapte pour célébrer Noël

Dans les Iles Comores, pays à plus de 98% musulman, «Noël se passe comme n’importe quel jour». Il n’est pas un jour férié et la petite communauté chrétienne s’adapte pour bien célébrer. C’est ce que nous a expliqué Mgr Charles Mahuza Yava, évêque des Comores qui a fait part du témoignage de fraternité des ³¦³ó°ùé³Ù¾±±ð²Ô²õ dans ce milieu et de la confiance grandissante envers l’Église.

Stanislas Kambashi, SJ – Cité du Vatican

Aux Comores, la célébration de Noël n’est pas entourée du même faste qui s’observe dans des nombreux pays. Si le 25 décembre tombe un jour de la semaine, autre que le dimanche, il n’est pas férié ou festif et ceux qui travaillent vaquent à leurs occupations quotidiennes. Dans un tel contexte, pour fêter, la petite minorité chrétienne s’adapte. Pour participer à la messe et aux fêtes organisées, les chrétiens doivent demander la permission à leurs employeurs. Dans une interview accordée à Pope, Mgr Charles Mahuza Yava a raconté la manière dont se vit la Nativité du Christ dans cet archipel dont plus de 98% de la population sont des musulmans, alors que les chrétiens ne constituent que moins de 2%, selon des statistiques.

Malgré leur petit nombre, les chrétiens sont remarquables

Situé dans l’océan indien, au nord du canal du Mozambique et au sud-est de l’Afrique, l’archipel des Comores est constitué de quatre îles, trois faisant partie des Comores: la grande Comore, Anjouan et Moheli; auxquelles s’ajoute Mayotte, qui est sous la juridiction de la France. «Les comoriens et les mahorais sont musulmans. Les chrétiens qui se trouvent sur ces îles sont des étrangers», a expliqué l’évêque des Comores, lui-même originaire de la République Démocratique du Congo et religieux de la Société du Divin Sauveur (salvatorien). Malgré leur faible présence, les chrétiens se font remarquer notamment par leurs actes de charité, au point de constituer une question, même pour les musulmans, qui trouvent que la manière de vivre de cette minorité n’est pas loin des enseignements de l’Islam.


Un Noël sobre, pour des retrouvailles en communauté

«Lorsque je suis arrivé en 2012 comme évêque de l’archipel des Comores, lors de mon premier Noël ici, j’ai versé des larmes; parce que ce n’était pas comme chez moi au pays où tout bouge à Noël», a raconté Mgr Mahuza. «Le 25 décembre passe comme n’importe quel jour, les activités continuent». L’évêque conseille ainsi aux chrétiens de demander la permission auprès des employeurs pour se rendre à la messe, et cela leur est généralement accordée. Sur l’île de Mayotte, qui est un département français, il y a moins de problèmes, car le 25 décembre est un jour férié.

L’Eglise use alors d’une grande souplesse et organise les messes et fêtes généralement les après-midis et les soirs, pour une grande participation des fidèles. «Pour nous, la fête, ce n’est pas seulement manger et boire; mais c’est se retrouver ensemble comme communauté, prier ensemble comme communauté», a déclaré l’évêque des Comores. Des comoriens de confession musulmane sont parfois invités et participent aux fêtes. Presque tous connaissent maintenant que ce jour est important pour les chrétiens et ils leurs souhaitent «Joyeux Noël», a ajouté le prélat.

Une confiance grandissante envers l’Église et les chrétiens

Pour Mgr Mahuza, l’un des défis de l’Église aux Comores est de se faire accepter par la population de cette république islamique. Mais l’évêque congolais constate que les relations entre les comoriens musulmans et la minorité chrétienne ont beaucoup évolué positivement, il y a une confiance mutuelle grandissante: «au début, ils n’osaient même pas mettre les pieds chez nous. Mais maintenant, les choses ont beaucoup changé. Maintenant, nous nous acceptons et ils tiennent compte de nous». L’évêque des Comores pense que cela est dû en grande partie au témoignage de vie des chrétiens et à la proximité qu’ils manifestent envers toute personne. Parmi ces personnes il y a aussi des migrants, dont la plupart proviennent des pays de l’Afrique de l’Est. Beaucoup d’entre eux ne restent aux Comores que pour une période transitoire, avant d’atteindre Mayotte, d’où ils espèrent se rendre en France et puis dans d’autres pays de l’Europe.

Rester unis et continuer à donner un bon témoignage de fraternité

Pour Noël et la nouvelle année 2024, Mgr Mahuza exhorte les chrétiens des Comores à l’unité, car les divisions ne leur seront pas bénéfiques. «Si nous restons soudés, nous allons continuer à donner un bon témoignage de vie et de fraternité». Les comoriens sont parfois étonnés de la manière dont l’Église ne fait pas de distinction, dans ses Å“uvres de charité par exemple. A ceux qui veulent savoir pourquoi une telle attitude, l’évêque répond en disant qu’en apportant une aide, «on voit l’humain, une personne créée à l’image de Dieu, un frère», sans aucune présomption de prosélytisme.

Mgr Mahuza souhaite que Jésus, le prince de la paix, apporte davantage de paix au monde. Aux Comores, a-t-il témoigné, «nous jouissons de la paix».

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28 décembre 2023, 17:31