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Luca Collodi - Cité du Vatican

Il y a quatre ans, à Pâques, le 21 avril 2019, certains des principaux lieux de culte chrétiens du Sri Lanka, ainsi que des hôtels de luxe à Colombo la capitale, étaient frappés par une série d'attaques terroristes islamistes. Plus de 250 personnes ont été tuées et environ 500 blessées par des attentats suicides perpétrés par sept kamikazes. Depuis, les célébrations de Pâques sont devenues encore plus le centre de la vie religieuse et communautaire de la minorité catholique du pays, dirigée par le cardinal Malcolm Ranjith, archevêque de Colombo, dans une situation rendue encore plus difficile par la crise économique qui affecte l'île de l'océan Indien.

Cardinal Ranjith, que reste-t-il dans la mémoire des attentats de Pâques 2019?

La mémoire de ce qui s'est passé est toujours vivante, mais malheureusement il n'y a toujours pas de solution parce que les gouvernements que nous avons eus jusqu'à présent n'ont pas fait de tentative sérieuse pour enquêter et savoir qui était vraiment derrière ces attaques. À première vue, des extrémistes islamiques auraient perpétré un attentat-suicide, mais des éléments sont apparus qui indiquaient un lien entre certains groupes politiques et ces terroristes. Ensuite, des indices ont montré que cet attentat avait été perpétré dans un but politique, à savoir créer une certaine islamophobie dans le pays et inciter les électeurs à voter pour un candidat particulier.

Dans cette situation, étant donné que les mêmes personnes impliquées sont probablement au pouvoir aujourd'hui, une enquête transparente n'a pas lieu d'être. Ils essaient d'éviter une telle enquête, bien que nous l'ayons demandée et que le Saint-Père lui-même ait lancé plusieurs appels en faveur d'une enquête transparente, mais cela n'a pas été accordé. Nous ne savons donc pas exactement qui est à l'origine de ces attaques, c'est une situation d'incertitude. La communauté catholique, mais aussi d'autres personnes, sont vraiment mécontentes de ce qui se passe et nous ne cessons de crier et de demander à l'État une enquête transparente sur la culpabilité de ces personnes.

Le pays va-t-il traverser une crise économique?

Oui, bien sûr, car comme l'indiquent les statistiques, un tiers de la population du pays, c'est-à-dire au moins 8,3 millions de personnes, ne peut pas manger au moins une fois par jour correctement ou suffisamment. Surtout, il y a la souffrance des plus pauvres, des enfants, des malades, des différents secteurs qui souffrent de situations tragiques. Ils souffrent beaucoup, c'est pourquoi nous traversons une période triste dans notre pays

Quel est le message d'espoir de l'Église locale au peuple sri-lankais?

Dernièrement, le gouvernement a essayé d'imposer des lois qui violent les droits de l'homme, de créer des systèmes de contrôle de la liberté d'expression, et il veut imposer des limites par le biais d'une loi. Le pays se dirige donc vers une situation bien plus grave qu'auparavant. Nous avons toujours de l'espoir, et nous espérons donc que le 21 avril, jour du quatrième anniversaire, nous pourrons, en tant que pays - non seulement la communauté catholique, mais aussi les autres communautés - demander haut et fort au gouvernement de rendre justice aux familles qui ont perdu quelqu'un à cause de ces attaques, et aux personnes qui ont été blessées et qui ont du mal à poursuivre leur vie à cause de ces blessures. Nous voulons la justice.

Il existe cependant une grande solidarité de l'Église universelle avec le Sri Lanka....

Nous sommes émus par la solidarité que nous avons ressentie, en particulier de la part du Saint-Père, qui, dès qu'il a entendu parler des attaques, a commencé à nous aider, à nous soutenir, à envoyer des messages et des envoyés spéciaux pour montrer sa proximité avec ceux qui ont souffert. Il est également très conscient de la souffrance générale de la population et a essayé de nous aider financièrement à mettre en place un programme d'aide alimentaire pour les familles les plus pauvres du pays. Cette solidarité nous touche et nous donne le courage de poursuivre notre engagement en faveur de la justice et de la réconciliation entre les peuples.