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Le cardinal birman Charles Maung Bo, président de la Fédération des conférences épiscopales d'Asie (FABC), a, malgré les événements traumatisants survenus dans son pays, offert un message d'espoir à l'occasion de la fête de Pâques.
La Birmanie dans le message Urbi et Orbi du Pape
Dans son message de Pâques, le cardinal Bo, premier cardinal de l¡¯Église birmane, s'est d¡¯abord réjoui de la résurrection du Christ, victoire du bien sur le mal: «Que tous les c?urs s'ouvrent à l'espérance de la paix et de la réconciliation», a-t-il souhaité, soulignant que Jésus, qui a vaincu les puissances de la mort, peut dissiper toutes les ténèbres, y compris pour le peuple souffrant de Birmanie. Peuple pour lequel le Pape a exprimé sa proximité spirituelle avant la bénédiction Urbi et Orbi de Pâques 2023. Le Saint-Père, qui a été le premier Pape de l'histoire à se rendre en Birmanie, a prié pour que la paix règne dans le pays et illumine le c?ur des responsables afin que «les Rohingyas meurtris trouvent justice».
Le cardinal Bo a lui insisté dans ses v?ux sur l¡¯intervention divine dans les événements: «Pâques est l'histoire de la compassion illimitée de Dieu pour l'humanité souffrante. Vous et moi, ainsi que toutes les personnes souffrantes du monde, pouvons prendre courage, car le message de Dieu est la libération de toutes sortes de souffrances.»
Aucun fardeau n¡¯est trop lourd pour Dieu
Il a reconnu que, pour beaucoup, l'histoire montre «une tombe désespérante», où «nombreux sont ceux qui ont choisi de s'enterrer dans la haine, la vengeance et le désespoir», à cause de la pauvreté, de la maladie, de la guerre, de l'inégalité et des injustices.
Il a demandé comment nous pouvions enlever les «pierres du tombeau» et instaurer un nouveau monde de paix et de prospérité, rappelant «qu'aucune pierre n'est trop lourde, qu¡¯aucun fardeau trop grand, pour Dieu».
«Tout comme Jésus est ressuscité des morts, a fait remarquer le cardinal salésien, nous pouvons nous aussi nous élever au-dessus de nos circonstances, de nos luttes, de nos angoisses, des scènes déchirantes de la souffrance humaine et de nos peurs, et faire l'expérience de la vie nouvelle et de l'espérance qui naissent de la confiance en l'amour et en la miséricorde de Dieu.»
«Nous sommes le peuple de la résurrection»
«En ce temps de Pâques, laissons les pierres qui nous pèsent être soulevées, a-t-il encore exhorté, évoquant la douloureuse histoire birmane. «La mort nous a fait la cour. Mais comme Jésus, nous ne sommes pas le peuple de la mort; nous sommes le peuple de la vie, nous sommes le peuple de la résurrection».
Le cardinal de 74 ans a ensuite livré quelques clés au peuple de ce vaste pays d¡¯Asie du Sud-Est: «Nous devons être des défenseurs de la justice et de l'égalité. Nous devons défendre ceux qui sont opprimés et marginalisés, et travailler à l'élimination des forces systémiques qui maintiennent les gens dans la pauvreté et la souffrance, en enterrant les innocents avant l'heure de leur mort.»
Deuxièmement, nous devons être des artisans de la paix ?uvrant pour la résolution des conflits et la réconciliation, a-t-il insisté. «La vengeance est un tombeau dont peu de gens reviennent vivants. Jésus est revenu parce qu'il a pu vaincre la vengeance», a-t-il noté, considérant que l'heure était à la prière, «à des prières incessantes, en particulier contre les agents de la mort et toutes les puissances qui croient au pouvoir des ténèbres et de la mort».
Or, il faut croire au pouvoir de Dieu de transformer le monde et d'apporter une vie nouvelle, même au milieu des situations les plus sombres, a estimé le cardinal Bo.
Nouvelle attaque aérienne attribuée à la junte
Au moins 50 personnes ont été tuées et des dizaines d¡¯autres blessées, mardi de Pâques, 11 avril, dans un village du centre de la Birmanie, lors d'une frappe aérienne de l'armée sur un événement auquel participaient des opposants au régime, d'après les médias et des membres d'un mouvement de résistance local.
La Birmanie est en proie à des troubles depuis le coup d'État de 2021, survenu trois mois après des élections. Les armées des minorités ethniques et les combattants de la résistance contestent le pouvoir de l'armée, qui a réagi par des frappes aériennes et des armes lourdes, y compris dans des zones civiles. Un couvre-feu de minuit à 4 heures du matin est en vigueur sur la plupart du territoire y compris à Rangoun. Les Nations unies ont compté plus de 300 frappes aériennes de la junte birmane en 2022.
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