La Comece face aux d¨¦fis de la guerre et des migrations
Entretien réalisé par Xavier Sartre ¨C Cité du Vatican
«La guerre semblait une chose du passé, et devait ne plus avoir cours sur le continent européen ; nous avons été saisis» reconnait d¡¯emblée Mgr Hérouard, archevêque de Dijon, en France, et nouveau vice-président de la Comece. «Il y a aussi un sentiment d¡¯impuissance face au cortège de malheurs, de destructions, de morts», poursuit-il. Sans compter un certain nombre de questions comme celle de savoir si on peut ou doit aider le pays agressé pour se défendre, ce qui éloigne du chemin de la paix. «Un dilemme», car «il ne s¡¯agit pas d¡¯être des pacifistes béats» mais de se dire que «même s¡¯il faut réaffirmer le droit de l¡¯Ukraine à se défendre et à maintenir son intégrité territoriale, il faut voir quel chemin, qui ne soit pas une destruction sans fin, on peut prendre».
Dans ce contexte belliqueux, «la voix de l¡¯Église cherche inlassablement à trouver des chemins pour arrêter les combats et pour permettre une paix qui soit juste» qui garantisse aux Ukrainiens le droit de choisir comment vivre et de le faire dans des frontières qui soient sûres et reconnues, affirme le vice-président de la Comece.
La question migratoire
Autre grand sujet qui domine l¡¯actualité européenne: les migrations. Les drames ne cessent de se produire en Méditerranée principalement. Presque pas un jour sans un naufrage d¡¯embarcations transportant des personnes qui tentent de rejoindre les côtes européennes. Les différents États agissent de manière autonome, sans démontrer beaucoup de solidarité envers ceux qui sont le plus exposés de par la géographie. Car les pays d¡¯arrivées ne sont souvent pas ceux où les migrants veulent se rendre.
Face aux égoïsmes nationaux, la Comece ne peut que rappeler «le principe de solidarité» répète Mgr Hérouard, d¡¯autant que ce problème n'est pas appelé à disparaître. «Le chemin vers une politique commune sur cette question est difficile», reconnaît-il. Mais il faut «rappeler le sens de la construction européenne» et parvenir à une politique «juste et équilibrée dans laquelle chacun peut prendre sa part». Ce débat est «émotif» or il faudrait l¡¯aborder davantage de façon «plus raisonnable et plus objective», en regardant qu¡¯elles sont les situations, les demandes et les besoins des différents pays.
Respecter le droit de chacun
«L¡¯argument de l¡¯appel d¡¯air lorsque nous accueillons des réfugiés n¡¯est sans doute pas juste parce que ce n¡¯est pas exactement comme cela que cela se passe», affirme-t-il. «Quand on rencontre des migrants qui ont parcouru des milliers de kilomètres dans des conditions épouvantables, qui ont parfois sacrifié leur liberté, qui risquent leur vie en traversant la Méditerranée, ils ne le font pas de gaité de c?ur». «On doit toujours, et c¡¯est ce que rappelle le Pape, se dire que derrière cette question, ce ne sont pas seulement des problèmes à régler, mais ce sont des hommes et des femmes et qu¡¯ils doivent être respectés» poursuit l¡¯archevêque de Dijon. Or, «certains États européens ne respectent pas leur parole et leurs engagements concernant les droits de chacun» regrette-t-il.
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