En Ukraine, la mission p¨¦rilleuse de maintenir l¡¯¨¦cole malgr¨¦ la guerre
Delphine Allaire ¨C Marseille, France
L¡¯école à l¡¯épreuve de la guerre en Ukraine. Alors que se poursuit le congrès mondial de l¡¯éducation catholique à Marseille, les Églises locales partagent chacune leurs réalités scolaires. Celle d'Ukraine ne manque pas d¡¯attirer l¡¯attention. Si les 23 000 écoles du pays sont en majorité ouvertes, en distanciel ou présentiel, les conditions de sécurité y sont drastiques. Près de la moitié d¡¯entre elles disposent d'un abri selon le ministère de l'Éducation ukrainien, mais ce chiffre est bien moins important selon le ministère des Situations d'urgence.
Ajouté à l¡¯hiver et aux bombardements d¡¯infrastructures énergétiques, étudier sans électricité relève presque de l¡¯impossible.
Père Petro Mayba, prêtre salésien gréco-catholique de Lviv, responsable des écoles gréco-catholiques ukrainiennes, est de passage en France, aussi pour rapporter de l¡¯aide humanitaire prodiguée par le diocèse de Marseille. Avant de rouler sur près de 1 600 km pour rentrer dimanche en camion via Cracovie, il nous raconte le quotidien des élèves et enseignants d¡¯Ukraine en ce moment.
Une vingtaine d¡¯écoles gréco-catholiques en Ukraine
À neuf mois de guerre, le responsable du département éducation de l¡¯Église gréco-catholique d¡¯Ukraine, qui regroupe une vingtaine d¡¯écoles dans tout le pays, constate d¡¯abord le départ de «beaucoup d¡¯élèves et d¡¯enseignants».
Ces écoles gréco-catholiques travaillent en bonne intelligence avec l¡¯État ukrainien pour la formation des enseignants mais demeurent privées, donc à la charge financière des parents. «Plusieurs familles n¡¯ont plus la possibilité de payer car il y a peu de travail en ce moment. Tant de personnes sont partis avec leurs enfants, donc nos effectifs ont clairement diminué. Il y a moins d¡¯heure de cours, moins de salaires aussi pour les professeurs¡», soupire don Petro.
«Des enfants désormais habitués» à la guerre
Le jeune salésien fait aussi part de conditions difficiles pour faire classe sans électricité, dans le froid, et sans internet pour la part d¡¯élèves qui a choisi l¡¯enseignement à distance par sécurité. «Les bombardements sont fréquents. Chaque fois que retentit une alarme, nous avons obligation de descendre dans les abris», poursuit père Mayba, ajoutant: «Les enseignants travaillent comme ils peuvent d¡¯où ils peuvent, mais ils n¡¯ont pas la possibilité de programmer quoique ce soit. Nous savons comment la journée commence, mais jamais comment elle se termine¡»
Les élèves ukrainiens se sont malheureusement aujourd¡¯hui habitués à ce climat. Le prêtre lvivien raconte comment, en février, les enfants étaient inquiets et affolés surtout en entendant les récits de leurs camarades arrivés de l¡¯est de l¡¯Ukraine qui relataient «des choses terribles». «Aujourd¡¯hui, ils savent comment agir. Nous avons expliqué la situation aux plus petits, à la crèche, la maternelle selon une certaine manière. Nous essayons de vivre cela tranquillement», témoigne-t-il.
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