Exportations de gaz: l'?glise du Mozambique esp¨¨re une croissance inclusive
Avec agences
Le Mozambique place de grands espoirs dans de vastes gisements de gaz naturel, les plus importants jamais trouvés au sud du Sahara, qui ont été découverts dans le nord de la province de Cabo Delgado en 2010. Une fois exploités, ces gisements pourraient faire du Mozambique l'un des dix plus grands exportateurs du monde.
Mais la province pauvre du Cabo Delgado, à majorité musulmane, est en proie aux attaques de groupes djihadistes qui ont fait près de 4 000 morts depuis octobre 2017, selon l'ONG Acled qui collecte des données dans les zones de conflit. Les violences ont aussi provoqué la fuite de 820 000 personnes.
Sur une population d¡¯un peu plus de 10 millions d¡¯habitants, 54,7% vivent sous le seuil de pauvreté. Dans un communiqué publié à la mi-novembre, les évêques du Mozambique reviennent sur la profonde fracture du pays, «d'un côté, une minorité aisée qui peut se permettre toutes sortes de luxes, et de l'autre, une majorité appauvrie qui n'a même pas les bases pour survivre», écrivent-ils dans un message partagé le vendredi 18 novembre par l¡¯agence Fides, appelant à «des politiques courageuses qui élimineront le fossé croissant entre les frères.» Près de 100 milliards de dollars de revenus sont attendus au cours des 25 prochaines années de l'exploitation du gaz.
Spectre du djihadisme
L¡¯année dernière, une attaque d¡¯ampleur dans la ville côtière de Palma avait contraint le géant français TotalEnergies à suspendre son projet gazier d'un montant de 16,5 milliards d'euros. En septembre, le président mozambicain a toutefois estimé «pertinent» de prévoir une reprise de l'activité sur les futurs sites de production de gaz naturel dans le nord du pays.
Dans leur note, les évêques rappellent les difficultés que vit la jeunesse mozambicaine, dans un terreau de pauvreté et violence, fertile au djihadisme: «Les jeunes continuent de grossir les rangs de ceux qui sèment la terreur», «Les jeunes sont séduits par l'appel des djihadistes par l'absence d'espoir en un avenir meilleur», disent-ils.
«Aucune paix ne survit à l'exclusion et à l'injustice sociale», avertissent les évêques, selon lesquels la corruption «est un autre des grands maux» du pays, dans lequel «la cupidité conduit parfois à favoriser de grands projets économiques de capitaux étrangers pour exploiter les ressources naturelles sans une implication réelle et transparente des populations».
Le Mozambique a traversé une guerre civile qui dura quinze ans après le départ des colons portugais en 1975. Le conflit a fait près d'un million de morts.
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