Semaine missionnaire: au Burkina Faso, être prêtre et pédiatre
Entretien réalisé par Pierre-Hugues Dubois - Cité du Vatican
À l’hôpital Saint-Camille de Ouagadougou, le service de néonatalogie est dirigé par le docteur Paul Ouédraogo. Formé en Italie, ce pédiatre est aussi religieux camillien, en référence à saint Camille, qui a fondé en 1582 l’ordre des clercs réguliers pour les malades, dont la mission est d’exercer un service global du malade dans toutes les dimensions de la personne. En étant au milieu de confrères laïcs chrétiens et non-chrétiens à l’hôpital, le père Paul Ouédraogo apporte un «témoignage de miséricorde auprès des personnes souffrantes».
L’activité auprès du malade, une annonce
Pour lui, l’aspect missionnaire dans son service est l’attention portée envers les plus petits. L’hôpital Saint-Camille est l'un des rares hôpitaux burkinabés qui accueille les enfants prématurés, les autres hôpitaux préférant éviter d’accueillir ces enfants dont les soins coûtent chers, et dont les parents ont souvent peu de ressources au regard des dépenses demandées. «L’attention que nous avons envers ces prématurés qui n’ont pas assez de soin dans la zone où nous sommes, c’est un signe que nous donnons au monde de la santé. On montre que nous regardons l’enfant non pas comme un coût, comme une dépense, mais comme un don de Dieu dont il faut s’occuper». «En travaillant sur la dignité du corps, c’est une manière de témoigner et d’annoncer l’évangile», poursuit le prêtre.
Le père Ouédraogo souligne la longue histoire de l’Église dans les domaines du soin. «Dès le départ, l'arrivée des premiers missionnaires s’accompagnait automatiquement de la création d’un dispensaire», précise le prêtre camillien. Ainsi, le développement des soins a accompagné le développement de l’Église du Burkina dès son origine.
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