Au Royaume-Uni, l'?glise anglicane s'engage dans la lutte contre les abus
Claire Riobé ¨C Cité du Vatican
C¡¯est l'événement le plus important de l¡¯Eglise anglicane, organisé tous les dix ans. Au 7e jour de la 15e Conférence de Lambeth, au Royaume-Uni, les évêques de la Communion anglicane ont finalement approuvé une série de mesures visant à améliorer la capacité de leur Eglise à protéger ses fidèles ¨C au nombre de 85 millions à travers le monde.
L' «Appel à une Eglise sûre» («Call on Safe Church», en anglais) a reçu un accueil positif le 2 août, en session plénière. Les 600 évêques, venus de 165 pays, se sont engagés à partager toutes les informations relatives à la protection de leurs fidèles à l'ensemble de la communauté anglicane, et à mettre en ?uvre les directives du Conseil consultatif anglican en la matière, tout en soulignant que celles-ci seraient «adaptées au contexte» de chaque province.
Ces mesures, indique l'agence de presse officielle de la conférence épiscopale anglicane, vise à créer une culture commune de sécurité dans l'Eglise anglicane, de manière à prévenir et guérir les abus, et ce quels que soit les contextes culturels qui composent la Communion anglicane.
La lutte contre les abus, thème imposé depuis 2008
La question des abus, et leur impact disproportionné sur les femmes et les enfants dans l¡¯Eglise anglicane, s'est imposée pour la première fois à la Conférence de Lambeth de 2008. Huit ans plus tard, en 2016, la Communion anglicane a mis en place la Commission pour la sécurité de l'Église (ACC). Elle a ensuite proposé en 2019 un ensemble de lignes directrices pour renforcer la sécurité des enfants et adultes vulnérables dans les provinces de la Communion anglicane.
Dans un rapport publié en 2020, l¡¯IICSA, commission d¡¯enquête britannique indépendante, a pourtant mis en avant l'inaction et les manquements de l¡¯Eglise anglicane dans la gestion des cas d¡¯abus sexuels sur mineurs, au cours des dernières décennies. Face à la vague d'indignation provoquée par le rapport, l¡¯archevêque de Canterbury, Justin Welby, et l'archevêque de York, Stephen Cottrell, ont publiquement présenté leurs excuses dans une lettre ouverte du 6 octobre 2020, «pour la manière honteuse avec laquelle l¡¯Eglise a agi». «Nous nous engageons à écouter, à apprendre et à agir en réponse aux conclusions du rapport», ont-ils alors énoncés.
Depuis, le problème des abus dans l'Eglise anglicane «a été le plus grand, le plus puissant fardeau de ce rôle auquel j'ai été confronté au cours des dix dernières années», a estimé Mgr Justin Welby au cours de la 15e Conférence de Lambeth. «Le problème fondamental (¡) est l'abus de pouvoir», a-t-il ajouté. «Il s'agit du pouvoir ¨C de la capacité de quelqu'un à faire ce qu'il veut avec quelqu'un de plus faible».
Après la pandémie, une démarche synodale
Le report de la Conférence de Lambeth en 2020, en raison de la pandémie, a permis de repenser l'organisation de la rencontre ecclésiale décennale. Pour la première fois, la Conférence de Lambeth se déroule sous la forme d'un processus en trois phases, conçu pour créer des résultats durables, tant pour les églises de la Communion que pour les communautés qu'elles servent.
La période qui s'est écoulée depuis 2020 a marqué la phase du «marcher ensemble», et a permis aux évêques de se réunir en amont pour échanger en ligne autour de thèmes variés. La seconde phase d' «écouter ensemble» se déroule à Canterbury, jusqu¡¯au 8 août. Enfin, la Conférence de Lambeth donnera lieu à une dernière phase, «témoigner ensemble» - lorsque les résultats des conversations des évêques seront partagés et que d'autres actions seront entreprises dans la Communion anglicane.
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