La joie de P?ques s'obtient par fid¨¦lit¨¦ ¨¤ Dieu
Avec l¡¯annonce de la Résurrection, la joie chrétienne atteint son point culminant. Un lien qui s¡¯éprouve aussi quotidien, dans les heures lumineuses comme douloureuses, grâce à la gratitude et la louange. Cette joie indicible dont, lors de la dernière Cène, Jésus explique à ses disciples: «Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite». Commentaire du père Sébastien Thomas, prêtre du diocèse de Pontoise.
Pâques est le point culminant de la joie des chrétiens, car Dieu a tant aimé le monde qu¡¯il a donné son fils pour le sauver. C¡¯est à Pâques, dans la mort et la résurrection du Christ, que l¡¯on mesure le plus cet amour de Dieu. Jésus pour sa part a une grande joie d¡¯être avec ses disciples et les foules. Un moment où il exprime une réelle joie est lorsqu¡¯il se tourne vers le Père et dit: «Père, je te bénis car ce que tu as caché aux sages et savants, tu l¡¯as montré aux tout-petits». À ce moment-là, il est écrit que «Jésus exulte de joie», lorsqu¡¯il chante la louange du Père.
Pourrait-on dire que la joie est un devoir pour tout chrétien?
Je crois que la joie et le bonheur sont donnés en surcroît à celui qui est fidèle au commandement de Dieu. C¡¯est ce que dit le premier psaume: «Heureux l¡¯homme qui met sa foi dans le Seigneur, qui médite sa loi jour et nuit». De ce point de vue-là, nous pouvons parler de devoir, car comme enfants de Dieu, nous avons une forme de devoir de vivre ses commandements, de lui faire confiance. Nous recevons ensuite la joie en retour. Cette confiance en Dieu peut se vivre dans les joies de notre vie, dans les succès, mais aussi les épreuves. Ce n¡¯est pas parce que l¡¯on va mal que nous sommes exemptés de vivre dans la confiance en Dieu.
Comment cultiver la joie justement dans la douleur, la souffrance?
Quand nous sommes dans l¡¯épreuve, deux réponses sont possibles. Soit se détourner de Dieu, en se plaignant, en se renfermant sur soi, ou se retourner vers Dieu, précisément la conversion. Dans l¡¯épreuve, l¡¯on peut citer le psaume 21 cité par Jésus sur la Croix: «Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m¡¯as-tu abandonné?». Les deux premiers tiers sont des lamentations, puis le verset charnière est «Tu m¡¯as répondu». L¡¯attitude du psalmiste est de se tourner vers Dieu, jusqu¡¯à ce qu¡¯Il lui réponde. Le dernier tiers est entièrement un psaume de louange. C¡¯est-à-dire que le psalmiste qui était dans la souffrance, en se tournant vers Dieu, par sa fidélité, a pu recevoir sa réponse, la consolation, la joie, et ensuite chanter sa louange.
Cela peut se vivre très concrètement dans nos existences, ceux qui sont touchés par la maladie, le chômage ou la souffrance, soit s¡¯isolent, se détournent de Dieu et des autres -l¡¯épreuve est pénible et plus longue-, soit osent dire qu¡¯ils ont besoin d¡¯aide, de prières, de conseil, à ce moment nous pouvons tout de même être dans la confiance et dans la joie.
De quelle façon la joie enrichit-elle la vie spirituelle et intérieure?
La joie est indissociable de la paix. Elle n¡¯est pas une sorte d¡¯exultation en dents de scie, qui correspondrait plutôt à de l¡¯excitation. La joie spirituelle est plane. Saint Ignace de Loyola nous éclaire sur ce point lorsqu¡¯il dit: «Il faut que les consolations nous permettent de tenir dans les désolations». La joie chrétienne est cette courbe douce en croissance, qui monte vers le Ciel et vers notre sainteté, sans excitation ni creux démesuré de dépression. Cette paix-là vient aussi malgré les épreuves, si le Christ est notre roc. Le rocher ne bouge pas. C¡¯est l¡¯Évangile de la maison bâtie sur le sable et la maison bâtie sur le roc. La joie et la paix chrétienne sont bâties sur le roc.
La joie chrétienne est-elle aussi liée à l¡¯esprit d¡¯enfance?
Jésus nous dit en effet que le Royaume de Dieu est à ceux qui ressemblent aux enfants, et que celui qui n¡¯est pas comme un enfant n¡¯est pas digne de ce royaume. C¡¯est une alerte grave et importante pour nous. Dans la joie spirituelle, l¡¯enfant est celui qui fait confiance. Cette confiance fait qu¡¯on peut se jeter dans le vide, dans les bras de Dieu, en sachant qu¡¯il veut notre bien, qu¡¯il nous rattrapera et nous élèvera jusqu¡¯à lui. Les enfants sont en ce sens un exemple de confiance gratuite, et non intéressée, au sens où ils auraient intérêt à être du côté de Dieu.
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