Afrique du Sud: les victimes des inondations re?oivent le soutien des ?glises
Linda Bordoni ¨C Cité du Vatican
Les inondations dans la province sud-africaine du KwaZulu Natal ont déplacé plus de 40 000 personnes, endommagé des maisons, des cultures et des terres. Plus de 400 personnes sont mortes dans les inondations du 19 avril, et beaucoup sont encore portées disparues. L'état de catastrophe nationale a été déclaré; des équipes de secours ont été déployées dans les zones touchées pour apporter une aide humanitaire.
Une marche des témoins interreligieuse
Mardi 26 avril, une délégation interconfessionnelle s'est rendue dans certaines de ces zones et a appelé à un moment de prière à l'échelle nationale impliquant le Parlement. La «marche de témoignage» et un moment de prière commune sont nés d'une initiative du Conseil chrétien du Kwa-Zulu Natal et du Conseil sud-africain des Églises qui ont travaillé ensemble. Des représentants du Forum religieux national ont ainsi visité certaines zones touchées par les inondations.
Cette marche, a expliqué le cardinal Napier, a permis de réunir un certain nombre de responsables religieux des différentes communautés et des personnes impliquées dans les opérations de secours, montrant ainsi physiquement leur solidarité et leur proximité avec ceux qui ont tant perdu. Après la «marche des témoins» et la prière nationale, une réunion a été organisée pour évaluer les dommages et les travaux de secours et établir un plan pour les semaines et les mois à venir.
Le cardinal a ensuite expliqué que la délégation s'est rendue principalement dans les zones périphériques de la ville de Durban, «pour ne citer que quelques zones, Phoenix et Verulam, qui sont principalement occupées par des personnes d'origine indienne; Inanda, Ntuzuma, uMlazi et Hopewell». Il s'agit de grands townships situés à la périphérie de Durban, où vivent principalement des Noirs, mais pas exclusivement, dit-il.
Une catastrophe d'origine humaine
«Beaucoup des maisons qui ont été détruites ou endommagées étaient en fait situées sur des terrains inadaptés, sur des pentes raides à proximité ou même dans le lit de la rivière ou sur les berges», a observé le cardinal. Des zones «en marge des villes et des communes». «Les périphéries, comme les appellerait le Pape François».
Ce sont des endroits, a poursuivi le cardinal, où les infrastructures ne sont pas très bonnes. Les systèmes de drainage ne fonctionnent pas vraiment ou ne sont pas du tout présents. «Et donc ces zones sont propices à n'importe quel type de catastrophe. Et avec l'ampleur de la pluie que nous avons eue, avec plus de cent millimètres en 24 heures, -c'est l'ampleur de la pluie qui est tombée¨C il n¡¯est pas étonnant que des dommages aient été causés à ces endroits qui étaient si peu adaptés», a-t-il ajouté.
Collaboration et solidarité interconfessionnelles pour vaincre le racisme
Une autre chose qui vaut la peine d'être notée, a confirmé le cardinal, est que ces mêmes zones étaient celles qui ont souffert de troubles et d'affrontements raciaux en juillet 2021. Aujourd'hui, c'est là que les gens se sont rassemblés dans la solidarité.
«Pendant cette dernière catastrophe, ce sont les communautés qui se sont le plus entraidées». «Et je pense, a ajouté le cardinal Napier, que c'est en grande partie dû à un énorme effort de la part des Églises pour rassembler ces communautés.»
Faisant référence à une série d'initiatives promues par les Églises et par les dirigeants communautaires, il a déclaré que les gens aident à distribuer de la nourriture et d'autres aides les uns aux autres, ce qui fait que «du bien sort de ce qui a commencé comme une mauvaise expérience pour les deux communautés: la communauté noire et la communauté indienne.»
Le cardinal Napier a rappelé qu'une conférence avait été organisée vendredi dernier, mais qu'elle avait dû être annulée en raison des inondations. Elle portait sur le thème des tensions raciales dans ces régions et sur leurs causes: «Je pense qu'elle a été contournée par des événements où l'on a vu les deux communautés travailler beaucoup plus étroitement ensemble que peut-être dans d'autres régions.»
Le moment de prière à l'échelle nationale a également impliqué le Parlement et a exhorté tous les Sud-Africains à observer un moment de prière selon leur tradition. Dans la soirée, le président du pays, Cyril Ramaphosa, qui a déclaré l'état d'urgence national à la suite des inondations, a promis un milliard de rands -monnaie officielle de l'Afrique du Sud- pour les secours et la reconstruction.
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