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Pope (avec Fides)

C’est une tradition propre aux chaldéens, le Bautha d’Ninwaye, le jeûne de Ninive qui précède de trois semaines celui du Carême et qui fait référence au jeûne demandé par Jonas aux habitants de Ninive. Cette année, le patriarche chaldéen, le cardinal Sako, propose une réflexion basée sur le fait que le salut promis par Dieu n’est pas réservé à des groupes ethniques particuliers. Sa miséricorde embrasse quiconque se repent et scandalise ceux qui prétendent posséder exclusivement et a priori les dons de la grâce.

Le livre de Jonas

Dans son message publié à cette occasion, le cardinal Sako s’appuie sur le Livre de Jonas pour souligner les traits de gratuité et d’universalité qui caractérisent le salut promis par le Christ. L’auteur du texte biblique «voit de manière sublime la vérité inéluctable de la solidarité amoureuse de Dieu avec les pécheurs et les pauvres, et son désir de les voir sauvés». La position de Jonas, qui n’apprécie pas la miséricorde de Dieu envers les habitants de Ninive, fait penser à tous les rigorismes qui prétendent monopoliser le salut de Dieu sur leur propre mérite.

Mais Jésus est «venu sauver le monde», et le récit du prophète Jonas montre que les païens sont généralement plus prêts à se repentir et à se convertir que ceux qui se considèrent sauvés "a priori", par des conditions données.

Faire confiance à Dieu

À la fin, Jonas se réjouit aussi du changement qui s'est opéré grâce à sa prédication. «Ce livre nous apprend, explique le patriarche, à faire confiance à la miséricorde du Seigneur, à prier pour les autres et à nous réjouir de leur repentir, au lieu de râler».

Le cardinal Sako invite enfin à prier «pour la paix et la stabilité dans notre pays, pour que la pandémie causée par la Covid-19 disparaisse dans le monde entier, pour que l'environnement ne soit pas dévasté et pour l'unité de nos Églises».