ÃÛÌÒ½»ÓÑ

Recherche

Un pensionnant ¨¤ Kamloops en Colombie britannique, 1950. Un pensionnant ¨¤ Kamloops en Colombie britannique, 1950.  

Au Canada, les ¨¦v¨ºques cr¨¦ent un fonds de r¨¦conciliation avec les autochtones

Apr¨¨s des excuses officielles aux peuples autochtones en septembre 2021, les ¨¦v¨ºques du Canada cr¨¦ent un ?Fonds de r¨¦conciliation avec les Autochtones?, un organisme de bienfaisance charg¨¦ de soutenir et promouvoir les initiatives de gu¨¦rison et de r¨¦conciliation.

Lisa Zengarini, Marine Henriot - Cité du Vatican

«Nous nous engageons dans une démarche financière collective et nous nous laisserons guider par l¡¯expérience et la sagesse des peuples autochtones du pays.», détaille le président de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC), Mgr Poisson, annonçant la création du Fonds de réconciliation avec les Autochtones, partagé le 28 janvier. Ce nouvel organisme de bienfaisance recueillera les contributions de 73 diocèses du Canada afin de réunir 30 millions de dollars, promis par la CECC en septembre dernier.

Ce nouveau fonds sera géré selon des «mesures financières visant à assurer la transparence de son fonctionnement et sa bonne gouvernance», indiquent les évêques dans leur communiqué. Trois directeurs du conseil d¡¯administration ont été nommés, tous sont autochtones. Chaque année, le Fonds publiera un rapport et sera soumis à une vérification par un cabinet comptable indépendant, détaillent les évêques dans un souci de transparence.

Utilisation des fonds

L¡¯argent recueilli est destiné principalement à la réconciliation des communautés et des familles, à la revitalisation de la culture et de la langue, à l'éducation et au renforcement des communautés, ainsi qu'aux initiatives visant à promouvoir la spiritualité et la culture autochtones.

Des comités d'octroi régionaux et/ou diocésains seront mis en place pour identifier les projets qui vont dans le sens des priorités du fonds, examiner les demandes et réunir les fonds pour soutenir ces projets. Ces comités seront composés de membres autochtones et catholiques et les évêques recommandent qu'ils soient présidés par des partenaires autochtones locaux.

Mi-janvier, les évêques canadiens avaient reconnu les lacunes de la précédente campagne de financement catholique liée au règlement des pensionnats indiens de 2007, et s'étaient engagés à ce que le nouveau Fonds de réconciliation Autochtone soit mieux géré, avec une surveillance appropriée.

Le système des pensionnats

Les pensionnats étaient des écoles à internat obligatoire, financées par le gouvernement canadien et gérées par des institutions ecclésiastiques au cours des 19e et 20e siècles, dans le but d'assimiler les jeunes autochtones à la culture euro-canadienne. Près de 150 000 enfants inuits, métis et des Premières nations ont été contraints de fréquenter ces écoles entre les années 1870 et 1997. Entre les murs des pensionnats, des milliers d'enfants ont subi négligence et maltraitance.

Depuis la fermeture de la dernière école, les anciens élèves ont demandé une reconnaissance et une indemnisation, ce qui a donné lieu à la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens en 2007 et à des excuses publiques officielles du Premier ministre Stephen Harper en 2008.

Une enquête de sept ans menée par la Commission de vérité et de réconciliation du Canada (CVR) a conclu en 2015 que plus de 4 000 enfants sont morts alors qu'ils fréquentaient ces écoles, souvent à la suite d'abus, de négligence ou de maladie.

Les excuses officielles des évêques

La découverte de centaines de restes et de tombes non marquées sur les terrains de trois anciens pensionnats administrés par l'Église catholique au cours de l'été 2021 a attiré une nouvelle fois l'attention du public sur cette tragédie, et au moins de septembre suivant, les évêques avaient publié une déclaration d'excuses officielles, s'engageant à verser 30 millions de dollars canadiens pour soutenir le processus de guérison et de réconciliation.

En juin 2021, le Pape François s'était joint aux évêques pour exprimer sa proximité avec les victimes. «Cette triste découverte renforce encore notre conscience de la douleur et de la souffrance du passé, avait-il reconnu. Les autorités politiques et religieuses du Canada doivent continuer à travailler ensemble avec détermination pour faire la lumière sur ce triste événement et s'engager humblement sur la voie de la réconciliation et de la guérison.».

Une délégation autochtone devait rencontrer le Saint-Père au Vatican en décembre 2021, mais la visite a été reportée en raison de la Covid-19. Le 1er février,  a annoncé que cette visite aura lieu du 28 mars au 1er avril. «Lors de cette rencontre avec le Saint-Père, des survivants autochtones, des aînés, des gardiens du savoir et des jeunes rencontreront le Pape François.», détaille la CECC.

Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester inform¨¦, inscrivez-vous ¨¤ la lettre d¡¯information en cliquant ici

03 f¨¦vrier 2022, 12:34