? Rome, un voyage in¨¦dit pour la diaspora catholique orientale de France
Claire Riobé ¨C Cité du Vatican
Elles sont coptes, melkites, syriaques, maronites, ou encore chaldéennes. Les communautés chrétiennes de rite catholique oriental, de taille et d¡¯implantation variées sur le territoire français, réunissent aujourd¡¯hui plusieurs centaines à plusieurs milliers de fidèles. Plus d¡¯une vingtaine de responsables de ces communautés étaient rassemblés à Rome, du 13 au 17 février, pour un pèlerinage inédit hors de France.
Réalité encore méconnue du paysage chrétien français, la diaspora des catholiques des Eglises orientales de France est regroupée sous l'étendard de «±ô¡¯°¿°ù»å¾±²Ô²¹°ù¾±²¹³Ù», une structure d¡¯accueil créée en 1954 par le Pape Pie XII. Les retrouvailles ont habituellemment lieu une fois par an dans une ville de France différente. Ce voyage à Rome «veut montrer l¡¯esprit oriental de France et rappeler l¡¯importance de nos églises orientales, de l¡¯universalité de l¡¯Eglise», explique ainsi Monseigneur Sabri Anar, prêtre chaldéen de la paroisse Saint-Thomas Apôtre, à Sarcelles (Ile-de-France).
Pesque un an après la visite historique du Pape François en Irak, en mars 2021, «Il est important que les prêtres orientaux de France soient autour du Saint-Siège, pour montrer que malgré nos différences, il y a toujours l¡¯unité de la foi autour du Pape», considère-t-il. «Pour nous, Rome demeure le siège du Pape et la référence de notre foi.»
Rendre « positif et fécond » l¡¯esprit de la diaspora
Mgr Pascal Gollnisch, directeur-général de l'?uvre d¡¯Orient et Vicaire général de ±ô¡¯°¿°ù»å¾±²Ô²¹°ù¾±²¹³Ù, était également du voyage. Il revient sur la mission de l'Ordinariat, dans un contexte d'expansion de la diaspora orientale ces dernières années. Alors que de nombreux chrétiens orientaux ont été contraints à l'exode par des conflits, la structure souhaite aider les catholiques de chaque communauté à garder leurs traditions et leur identité propres, loin de leur terre natale. «Nous souhaitons permettre à ces communautés orientales de trouver leur place dans la société française, qui a des règles, des lois et (...) une laïcité qui n¡¯est pas toujours facile à comprendre», affirme t-il.
«Toutes ces communautés font partie de l¡¯Eglise, ±ô¡¯°¿°ù»å¾±²Ô²¹°ù¾±²¹³Ù fait partie de la Conférence Episcopale de France (CEF), et il faut que ces communautés trouvent leur juste place dans cette Eglise de France qui n¡¯est pas seulement latine», continue-t-il. Autre enjeu de l'Ordinariat, celui d'aider la diaspora à garder un lien «vif et fort» avec l¡¯Eglise d¡¯origine, pour son bien comme celui de la diaspora.
Car, rappelle, Mgr Gollnisch, «il ne peut y avoir de diaspora qu¡¯en fonction d¡¯un centre. S¡¯il n¡¯y a plus de centre, la diaspora perd de son identité. Ce centre peut être réel ou imagé.» Durant 19 siècles, le peuple juif avait comme centre et horizon Jérusalem, où ils ne vivaient pourtant plus. «Je me dis que peut-être que dans 19 siècles, les chrétiens de cette diaspora pourront revenir en Turquie, en Irak, en Syrie, etc. L¡¯Histoire n¡¯est jamais écrite d¡¯avance. Mais nous, notre rôle est de garder ce lien entre l¡¯Eglise mère et la diaspora», conclu-t-il.
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