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Un homme porte des vivres distribu¨¦s par l'arm¨¦e dans un quartier pauvre d'Asuncion, la capitale du Paraguay. Un homme porte des vivres distribu¨¦s par l'arm¨¦e dans un quartier pauvre d'Asuncion, la capitale du Paraguay. 

Covid 19: les ¨¦v¨ºques du Paraguay invitent ¨¤ changer de soci¨¦t¨¦

Alors que la crise sanitaire secoue le pays, les pr¨¦lats ont envoy¨¦ un message d'encouragement ¨¤ la soci¨¦t¨¦ paraguayenne mais appelent aussi les autorit¨¦s ¨¤ entreprendre de profondes °ù¨¦´Ú´Ç°ù³¾±ð²õ pour une soci¨¦t¨¦ plus juste et ¨¦quitable.

Alina Tufani-Pope 

«Le peuple chrétien du Paraguay réussira dans les épreuves et les défis s'il sait actualiser sa foi à la lumière de l'Évangile dans l'animation intégrale de la vie individuelle, familiale et citoyenne.» Ces mots ont été prononcés par le pape Jean-Paul II le 18 mai 1988, dans la ville paraguayenne d'Encarnación.  Inspirés par l'héritage de saint Jean-Paul II à l'occasion du centenaire de sa naissance et coïncidant avec l'anniversaire de sa visite dans le pays, les évêques du Paraguay ont adressé un message d'encouragement à la société paraguayenne en pleine pandémie de Covid-19

Un message qui, tout en étant profondément pastoral, remet fortement en question les graves circonstances que le pays traverse, non seulement à cause de la pandémie, mais aussi à cause de l'inaptitude et de la corruption qui ont caractérisé la gestion de l'urgence sanitaire, dans un panorama déjà marqué par la crise économique et sociale. Reprenant les paroles de Jean-Paul II dans son dialogue avec les bâtisseurs de la société lors de sa visite au Paraguay, les évêques rappellent que le manque de moralité publique empêche la réalisation des idéaux de justice, de paix et de liberté d'une nation, nuit à la confiance et génère la stagnation et la passivité sociale.

Un appel au dialogue

Dans ce contexte, l'épiscopat appelle les dirigeants à un «dialogue constructif et participatif», à répondre aux grands défis et menaces qui pèsent sur le pays et à promouvoir une réforme de l'État. «Il est temps de prendre les bonnes décisions, d'apporter les changements nécessaires et de proposer les bons plans pour le développement intégral de notre pays au profit de tous, dans l'équité, sans exclusions ni privilèges, sans promesses vides ni mensonges, mais avec le réalisme de l'engagement de tous».

Les évêques reconnaissent que la fatigue, la peur de la maladie, l'angoisse du pain quotidien, le problème de la corruption, les sentiments d'insécurité et de vulnérabilité soulèvent des questions sur le présent et l'avenir des individus et de la société. «Il est temps de guérir les pratiques corrompues et de faire place aux demandes des citoyens pour une administration droite et juste» ont réitéré les évêques.

La maladie génère la peur et le rejet

Alarmés par la situation de nombreuses personnes qui ont perdu leurs moyens de subsistance et ne peuvent pas subvenir aux besoins de leurs familles, mais aussi par celle de milliers de Paraguayens qui rentrent au pays en pleine pandémie et récession économique, les évêques appellent les citoyens à choisir entre égoïsme et générosité et à «opter pour la construction d'un monde plus chrétien et plus humain, soucieux de l'intégrité des personnes, veillant sur la vie des familles» afin que chacun puisse bénéficier de pain, d'un logement, d'un travail, de la santé et de l'éducation.

En ce qui concerne l'urgence sanitaire, le message de l'épiscopat reconnaît que la maladie génère la peur et le rejet, le harcèlement et des situations de discrimination, mais prévient que «en tant que chrétiens, nous devons être prudents, rechercher la sagesse, écouter les conseils des médecins et nous protéger». Et, rappelant les mots d'adieu du pape Wojtyla avant qu'il ne quitte le pays il y a 32 ans, les évêques appellent à renforcer l'espoir et à s'appuyer sur la foi et l'amour, «qui nous humanisent et nous poussent à faire le bien»

En conclusion, les évêques soulignent que si les églises ont été vides, les chaires ont été remplies de la Parole de Vie Eternelle. «Nous espérons que, dans le respect des mesures d'hygiène et de sécurité nécessaires, nous pourrons bientôt nous retrouver pour partager la fraction du pain et les sacrements de l'Église».

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21 mai 2020, 14:17