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P?ques chacun chez soi ¨¤ Hong Kong

Relativement ¨¦pargn¨¦ par la pand¨¦mie de Covid-19, Hong Kong ne baisse pas la garde et la population doit toujours suivre un certain nombre de r¨¨gles pour ¨¦viter tout risque de contagion. Les messes ne sont toujours pas publiques et les c¨¦l¨¦brations de la Semaine Sainte sont donc chamboul¨¦es comme dans de nombreux pays. Un pr¨ºtre des Missions ¨¦trang¨¨res de Paris t¨¦moigne de cette situation si particuli¨¨re dans sa paroisse hongkongaise.

Entretien réalisé par Xavier Sartre ¨C Cité du Vatican

Le dimanche des Rameaux fut le huitième sans messe. Depuis le 14 février, les catholiques hongkongais peuvent aller prier dans les églises qui demeurent ouvertes, mais pas question d'y célébrer la messe. Tout juste est organisée une adoration du Saint-Sacrement le dimanche. Cette Semaine Sainte, les fidèles resteront donc chez eux et suivront les messes sur leur ordinateur via les réseaux sociaux.

Pourtant, par rapport à de nombreux pays dans le monde, les Hongkongais sont plutôt chanceux. Ils ne sont pas confinés mais «tout le monde porte le masque» relève le père Nicolas de Francqueville, des Missions étrangères de Paris (MEP), prêtre à Hong Kong depuis cinq ans et en charge de la paroisse Holy Redeemer Church. Seuls quatre décès pour une population de sept millions d'habitants, à la forte densité, ont été enregistrés depuis le début de l'épidémie dans le territoire autonome. «Tout le monde fait très attention» souligne le prêtre des MEP.

Sacrement de la réconciliation

Malgré des habitudes bouleversées, les fidèles de la paroisse du père Francqueville demandent toujours le sacrement de la réconciliation. En cette Semaine Sainte, les confessions sont encore plus nombreuses. Le sacrement des malades est également souvent réclamé avant une opération chirurgicale. Mais pour les 62 catéchumènes de la paroisse qui devaient recevoir le baptême le jour de Pâques, il faudra patienter au moins jusqu'à la Pentecôte, mais vu les circonstances, rien n'est moins sûr.

Dans contexte, «chacun réagit différemment, note le père Francqueville. Pour ceux qui sont très investis dans leur foi, c'est une vraie souffrance» de ne pas pouvoir aller à la messe. Mais ils profitent de tous les moyens mis à leur disposition pour suivre les offices. Pour d'autres, «peut-être moins fervents», leur engagement dans la foi est éprouvé. «Certains, quand ils viennent se confesser, me disent que depuis deux mois ils n'ont plus la messe en commun, ce soutien, et qu'ils ont l'impression que leur relation avec Dieu n'est plus comme avant, qu'elle diminue, qu'ils deviennent paresseux » confie le missionnaire.

Alors en attendant de pouvoir tous se retrouver autour de l'eucharistie, le père Nicolas de Francqueville va organiser avec l'autre curé de sa paroisse, des Facebook live de toutes les cérémonies de la Semaine Sainte, va laisser ouverte l'église le Jeudi Saint pour une adoration du Saint-Sacrement, le Vendredi Saint pour une vénération de la Croix, et à partir du soir du Samedi Saint, après la vigile et la bénédiction du cierge pascal.

Entretien avec le père Nicolas de Francqueville (MEP)

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07 avril 2020, 10:52