En 2020, l¡¯?glise de Mexico appelle ¨¤ ¨¦radiquer la corruption
Marie Duhamel ¨C Cité du Vatican
Détournement et gaspillage de l¡¯argent public, taxes et impôts impayés pèsent lourdement sur les finances du Mexique, la deuxième puissance d¡¯Amérique latine tout juste entrée en récession. À cela s¡¯ajoute le poids des rackets qui grèveraient de 33% en moyenne les revenus des foyers, selon l¡¯ONG Transparency Mexicana.
Au fil des années, la classe politique -seconde institution jugée la plus corrompue après la police, a promis de combattre le fléau. Sans succès. Les mesures coercitives existent mais, selon le journal indépendant Animal Politico, seuls 2% des crimes commis feraient l¡¯objet de poursuites au Mexique.
Pour lutter contre l¡¯impunité, le président Obrador a nommé un premier procureur en chef dans la lutte anticorruption. En huit mois, Luz Mijangos Borja a récemment affirmé avoir ouvert 680 enquêtes. Le travail est encore long, semble-t-il, puisque dans un ouvrage publié début décembre, au terme son premier anniversaire au pouvoir, le président Obrador appelait encore à une «régénération morale» du pays basée sur l¡¯honnêteté, la justice et l¡¯amour.
Le gouvernement appelé à agir
Le gouvernement a «l¡¯impérieuse obligation» d¡¯agir. Il s¡¯est engagé à le faire, et «nous ne l¡¯oublierons pas» peut-on lire dans l¡¯éditorial de Drede la Fe. Mais le journal de l¡¯archidiocèse estime que la fin de la corruption ne dépend pas seulement des politiques publiques, mais aussi du sens de la justice et de l'honnêteté de chacun: des entreprises, des institutions religieuses, éducatives, et de chaque famille mexicaine. Tous, «nous avons une grande responsabilité sociale à assumer».
La lutte contre la corruption doit commencer «à la base du noyau social», dans les familles. «Si l'environnement affecte le développement positif ou négatif des personnes, l'éducation à la maison, principalement avec le témoignage des parents, a le plus grand poids», estime l¡¯Église.
Responsabilité individuelle
En s¡¯inspirant de la naissance de Jésus et d¡¯une nouvelle année qui arrive, l¡¯archidiocèse de Mexico encourage les citoyens à «construire, une fois pour toutes, un pays meilleur», en s¡¯engageant à adopter une vie juste et honnête. «Mettons fin aux dégâts qui dépendent de nos propres actions».
Dans le pays, la corruption touche tous les niveaux de pouvoir: «Comme il y a des fonctionnaires pour demander des pots-de vin, il y a des citoyens pour acheter des juges», écrivait le Huffington post mexicain, en décembre 2018.
Dans son éditorial, l¡¯Église met en garde contre une attitude de dénonciation ou de critique des mauvais actes de notre voisin et appelle chacun à faire le bien et à aimer son prochain, selon les enseignements du Christ. Elle invite les Mexicains à prendre part à la vie de la collectivité, en se montrant solidaires des plus pauvres ou des personnes isolées. «S¡¯aimer les uns les autres est une solution pratique pour mettre fin à la corruption», estime-t-elle.
«Mettons fin aux actes qui, un à un, finissent par affecter notre individualité, et qui, ajoutés les uns aux autres, font du mal à nos familles, et qui, multipliés par millions, développent une douloureuse maladie sociale», écrit l¡¯archidiocèse de Mexico.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester inform¨¦, inscrivez-vous ¨¤ la lettre d¡¯information en cliquant ici