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Une ¨¦²µ±ô¾±²õ±ð inaugur¨¦e au sultanat d¡¯Oman, ?un ¨¦v¨¦nement extraordinaire?

Sa premi¨¨re pierre avait ¨¦t¨¦ pos¨¦e en f¨¦vrier 2018. Dix-huit mois plus tard, l¡¯¨¦²µ±ô¾±²õ±ð Saint Fran?ois-Xavier a ¨¦t¨¦ inaugur¨¦e au sultanat d¡¯Oman, au cours d¡¯une c¨¦r¨¦monie rassemblant un millier de fid¨¨les catholiques et des dignitaires musulmans.

Adélaïde Patrignani - Cité du Vatican 

Aux yeux de Mgr Paul Hinder, l'ouverture de la nouvelle église de Salalah - localité à 1000 km au sud de la capitale Mascate - a été «un événement extraordinaire», vécu dans un climat de «grande fête pour la communauté toute entière». Le vicaire apostolique d'Arabie méridionale témoigne pour l¡¯agence AsiaNews après participé à l'inauguration de l¡¯église Saint François-Xavier, le 7 septembre dernier. «Pour les fidèles de la région, fait-il remarquer, il n'arrive pas souvent de voir trois évêques et un grand groupe de prêtres et de religieuses réunis». Mgr Francisco Padilla,  basé au Koweït qui fait fonction de nonce apostolique dans plusieurs pays de la péninsule arabique, était parmi les participants. Il a souhaité que cette nouvelle église soit un «signe d¡¯espérance», «la preuve que Dieu marche à nos côtés».

Le témoignage d¡¯une communauté vivante

Les «célébrations ont eu lieu avec des représentants du gouvernement et du ministère des affaires religieuses. Le lendemain [8 septembre] s'est déroulée la dédicace de l'église et la célébration. Pour les catholiques locaux, leur présence n'allait pas de soi, car pour eux c'était une journée de travail. Les célébrations ont commencé à 19 heures, et beaucoup sont restés après 22 heures, avant de faire un long trajet de retour. Mais ils ont tout fait pour être présents et leur sérénité a permis un climat extraordinaire», décrit Mgr Hinder.

Le lieu de culte, construit en un an et demi sur un terrain concédé par le sultan Qaboos bin Said Al Said en 1979, peut accueillir un millier de personnes. «La communauté catholique d'Oman va bien, elle est vivante, estime le prélat. Nous avons quatre paroisses, deux dans la capitale qui sont florissantes, et deux autres, une au nord et l'autre à Salalah, au sud».

Le défi de la stabilité

Les habitants du sultanat sont majoritairement des immigrés, qui sont souvent confrontés au grave problème de la perte de leur travail. «Et c'est pour cette raison que beaucoup doivent retourner dans leur propre pays, explique le vicaire apostolique. D'où la légère baisse du nombre de catholiques, mais qui, jusqu'à présent, n'a pas atteint des niveaux dramatiques. Cependant, on ne peut pas faire de prévisions sur l'avenir en raison de la crise économique et de ses évolutions possibles».

Le défi, poursuit Mgr Hinder, est de «donner la force aux fidèles de vivre cette situation d'insécurité avec une certaine sérénité. Reste l'inquiétude pour les jeunes, parce qu'il n'y a pas d'écoles catholiques et qu'il n'est pas facile de les maintenir en contact les uns avec les autres. Beaucoup retournent dans leur pays d'origine après l'obtention de leur diplôme. La réalité reste très fluctuante, car dans d'autres pays, y compris à Oman, il s'agit d'une Église de migrants, qui manque de stabilité. En fait, la foi est notre seule stabilité, unie à l'enthousiasme de ces gens qui m'a impressionné et rempli de joie».

Géopolitique et religions

Avec les autorités institutionnelles et religieuses locales, «les relations sont bonnes, affirme le prélat, même s'il n'y a pas encore de relations officielles entre le Saint-Siège et le Sultanat d'Oman. Mais nous travaillons dans cette direction». Le petit pays de la péninsule d'Arabie «maintient une position d'ouverture envers tous et cela lui permet de négocier dans les conflits», poursuit Mgr Hinder. Oman a par exemple joué un rôle important dans la libération du père Thomas Uzhunnalil, missionnaire salésien indien enlevé en mars 2016 au Yémen.

Les catholiques du sultanat d¡¯Oman sont environ 55000, expatriés et travailleurs migrants, ce qui représente 2% de la population. Au total, la part des chrétiens dans la population totale s¡¯élève à 6,5%, et à 5,5% pour les hindous. Les musulmans quant à eux, représentent environ 75% des habitants.

(Avec AsiaNews)

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10 septembre 2019, 17:23