Les ¨¦v¨ºques du Nicaragua condamnent la r¨¦pression dans le pays
Dans un communiqué, publié jeudi 31 mai 2018, la conférence épiscopale du Nicaragua affirme avoir vécu «avec une profonde douleur les événements violents perpétrés contre la population civile par des groupes armés pro-gouvernementaux».
Les évêques condamnent «tous les actes de répression par des groupes proches du gouvernement» et indiquent que «le dialogue national ne peut reprendre tant qu'on continuera de nier au peuple du Nicaragua le droit à manifester librement, et qu'on continuera de le réprimer et de l'assassiner».
«Massacre ! On tire des rafales contre des manifestants pacifiques», avait écrit mercredi soir sur les réseaux sociaux l'évêque auxiliaire de Managua, Mgr Silvio Baez.
Mercredi 23 mai, la conférence épiscopale du Nicaragua, médiatrice dans les discussions entre le gouvernement et les opposants, avait annoncé la suspension de l¡¯Assemblée plénière du dialogue national faute «de consensus entre les parties».
Daniel Ortega de plus en plus isolé
À l'intérieur du pays, les milieux d'affaires, alliés traditionnels du président, ont publiquement pris leurs distances.
À l'étranger, les critiques se multiplient. Jeudi 31 mai, le Parlement européen a dit «condamner la répression brutale et l'intimidation des manifestants qui s'opposent de manière pacifique à la réforme de la sécurité sociale au Nicaragua». Le même jour, la France a elle aussi dénoncé la situation, appelant «toutes les parties à renoncer à la violence et à soutenir la mise en place d'un mécanisme d'enquête internationale, autonome et indépendant».
Malgré la réprobation de la communauté internationale, Daniel Ortega martèle qu'il ne partira pas, rejetant ainsi les demandes de l'opposition en faveur d'élections anticipées afin d'abréger son mandat, prévu jusqu'en janvier 2022. Selon le dernier bilan diffusé par le Centre nicaraguayen des droits de l'homme (Cenidh), la violente vague de contestation pour exiger le départ du président Daniel Ortega a fait une centaine de morts depuis mi-avril.
Dans son bilan, le Cenidh accuse des hommes de main à la solde du gouvernement d'être les «agresseurs».
De son côté, le président nicaraguayen a dénoncé jeudi 31 mai dans un communiqué une «conspiration» de l'opposition qui cherche à «terroriser» la population. «Il n'existe pas de groupes de choc ou paramilitaires proches du gouvernement, nous ne pouvons donc pas accepter qu'on nous accuse de faits tragiques et douloureux que nous n'avons pas provoqués et que nous ne provoquerons jamais», écrit Daniel Ortega.
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