Dialogue avec la Chine : Il n¡¯y a pas de baguette magique
Sergio Centofanti et père Bernd Hagenkord, sj - Cité du Vatican
Depuis un certain temps déjà, des contacts entre des représentants du Saint-Siège et de la République populaire de Chine ont été amorcés pour chercher à résoudre, de manière constructive et non conflictuelle, certains problèmes rencontrés par l¡¯Eglise : il s¡¯agit d¡¯une approche pastorale, visant à lancer une forme de coopération qui puisse être bénéfique pour tous, sans avoir la prétention de pouvoir résoudre tous les problèmes existants comme par magie.
A ce propos, l¡¯intervention du cardinal Secrétaire d¡¯Etat, Pietro Parolin, dans une interview accordée au quotidien italien ¡°La Stampa¡± s¡¯est avéré éclairante. Répondant aux questions du journaliste, il y affirmait, entre autres: « comme on le sait, avec l¡¯avènement de la ¡®Nouvelle Chine¡¯, il y eu pour la vie de l¡¯Eglise dans ce grand pays, des moments de différends graves et des souffrances aiguës.
Mais depuis les années quatre-vingt, des contacts ont été pris entre des représentants du Saint-Siège et de la République populaire de Chine. Ils ont connu diverses saisons, des hauts et des bas. Le Saint-Siège a toujours conservé son approche pastorale, cherchant à dépasser les antagonismes, se rendant disponible à un dialogue respectueux et constructif avec les autorités civiles. Le Pape Benoît XVI a bien incarné l¡¯esprit de ce dialogue, dans la : ¡®la solution des problèmes existants ne peut être recherchée à travers un conflit permanent avec les Autorités civiles légitimes¡¯. Lors du pontificat de François, les tractations en cours sont entreprises dans le même esprit : une ouverture constructive au dialogue et une fidélité au l¡¯authentique tradition de l¡¯Eglise ».
Avec l¡¯instauration, en Chine, du nouveau régime politique communiste, conséquence de la révolution de Mao Tse Toung ¨C qui avait pour objectif la libération des masses de la domination occidentale de la pauvreté, de l¡¯ignorance, de l¡¯oppression des vieilles classes dirigeantes, mais aussi de l¡¯idée de Dieu et de la religion- a commencé une phase historique particulièrement contrastée, et source de douleurs aiguës pour tant de pasteurs et de fidèles.
Puis, depuis les années 80, quelque chose a commencé à changer en Chine. Bien sûr, l¡¯idéologie existe encore et il y a des signaux d¡¯un certain raidissement ces derniers temps, surtout dans les structures chargées de la sécurité et de la règlementation de la vie socio-culturelle. Mais peut-être que cela est aussi le signe de la nécessité de mettre un peu d¡¯ordre dans une croissance économique impétueuse qui a créé du bien-être, de nouvelles possibilités, de nouveaux espaces de vie faisant émerger des aspirations communes à toutes les personnes du monde, mais pas uniquement. Une telle croissance a apporté un certain chaos avec des phénomènes de déracinement social parmi les travailleurs. Elle a fait augmenter les taux de corruption au sein des classes aisées. Elle a affaibli les valeurs traditionnelles, en particulier chez les plus jeunes générations. Peut-être, cela dit, que la rigidité idéologique ne peut pas être une réponse adéquate à des changements si profonds, qui touchent aussi la sphère religieuse de la vie.
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