RD Congo: l¡¯au revoir de Mgr Balestrero
Françoise Niamien - Cité du Vatican
Outre la présence à cette cérémonie d¡¯au revoir du cardinal Fridolin Ambongo, l¡¯archevêque de Kinshasa, on notait celles de plusieurs autres autorités congolaises et des membres du corps diplomatique accrédité près la RD Congo.
«J'ai passé cinq belles et intenses années à Kinshasa», a reconnu le diplomate du Saint Siège. L¡¯occasion pour Mgr Balestrero d¡¯exprimer toute sa reconnaissance à l¡¯Église et à toute la nation congolaise qui l¡¯a accueilli.
«C¡¯est avec vous que j¡¯ai travaillé, et je dois vous avouer que j¡¯ai beaucoup apprécié votre hospitalité et votre collaboration. Avec certains d¡¯entre vous, il s¡¯est même développé une véritable amitié, qui me marquera toujours» a t-il confié.
La philosophie de l¡¯espérance congolaise
Mgr Balestrero reconnait «avoir beaucoup appris du peuple congolais», en particulier «le sens de la patience, ou plutôt de la résilience, plus forte que toute tentation de désespoir». «Croyez-moi, la sagesse africaine m¡¯a appris bien des choses utiles pour la vie» a-t-il affirmé.
Quand vous demandez à un Congolais: «Comment ça va?», vous avez beaucoup de chance de l¡¯entendre dire: «Ça ira!», a fait remarquer l¡¯ancien représentant du Pape en RDC.
«Pour un Congolais, l¡¯avenir n¡¯est jamais fermé: voilà une conception de la vie, une philosophie qui m¡¯aurait marqué, car elle ouvre une fenêtre sur l¡¯avenir et nous apprend à mettre les chances de notre côté, sans cesser de compter sur les autres. C¡¯est ce que j¡¯appellerai la philosophie de l¡¯espérance».
«Aucun d¡¯entre nous ne devra se replier sur soi-même. En plus de s¡¯ouvrir aux autres, il faut surtout s¡¯ouvrir à Dieu. Apprendre à tout remettre entre ses mains» a conseillé le prélat italien.
Cinq années fructueuses
Les cinq années de mission de Mgr Balestrero en RD Congo ont été marquées par de grands évènements tels que la visite apostolique du Pape François du 31 janvier au 03 février 2023, une visite 38 ans après celle de saint Jean-Paul II.
Il y a eu également la visite à Kinshasa du cardinal secrétaire d'État du Saint-Siège, qui a participé à la signature de plusieurs accords spécifiques entre la Conférence épiscopale et le gouvernement dans des domaines d'intérêt commun et de collaboration, tels que la santé et l'éducation, mais aussi les prisons et les ?uvres sociales. «En plus, grâce au travail de ces dernières années, l'Église catholique est aujourd'hui légalement reconnue dans ce pays conformément à sa nature» a encore rappelé l¡¯ancien nonce apostolique en RDC dans son discours d¡¯au revoir.
Il a aussi rappelé la récente visite du cardinal Tagle à l¡¯occasion du Congrès eucharistique national qui a eu lieu du 4 au 11 juin à Lubumbashi, dans le sud de la RDC et qui a souhaité en outre se rendre à Goma dans l¡¯est du pays pour apporter un message de réconfort aux populations affligées par la souffrance.
Déplorant qu¡¯il y ait encore à l¡¯est «beaucoup trop de violence, des conflits et une économie de guerre qui s¡¯y est mise en place, laquelle est probablement le premier ennemi et le plus grand obstacle à la paix», Mgr Balestrero n¡¯a pas manqué de transmettre la proximité du Saint-Siège au peuple congolais. «Le Saint-Siège se tient aux côtés de la population qui souffre, aux côtés des millions de déplacés et défend l'intégrité et la souveraineté territoriale de la RDC».
Pour un processus électoral crédible, transparent et pacifique
Le nouveau représentant du Saint-Siège aux Nations unies à Genève a en outre traduit le v?u du Vatican que le processus électoral en cours en RD Congo soit transparent, crédible et pacifique en mettant en place tous les moyens possibles pour éviter les contestations qui entachent le parcours démocratique de ce grand pays.
«C¡¯est vrai que les défis de la démocratie et de l¡¯amélioration des conditions de vie de la population restent permanents, mais qui nous dit que ça n¡¯ira jamais? Cependant, l¡¯avenir doit se préparer dès maintenant, et nous en sommes tous protagonistes», a conseillé l¡¯ancien nonce apostolique.
«Comme l'a souligné à plusieurs reprises le Pape François, il faut préparer l'avenir avec méthode, persévérance et organisation. Il faut avoir le sens du bien commun et y croire» a-il encore rappelé en citant Georges Bernanos qui disait: «on n¡¯attend pas l¡¯avenir comme on attend un train. L¡¯avenir, on le prépare». «Engageons-nous à préparer cet avenir, un avenir authentiquement démocratique et en paix» a conclu Mgr Ettore Balestrero.
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