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Françoise Niamien – Cité du Vatican

Pendant trois jours, prêtres, théologiens, universitaires, responsables et membres de communautés nouvelles et fidèles venant de la sous-région ouest africaine et des États unis d’Amérique participeront à la 1ere conférence internationale sur les communautés nouvelles organisée par l’ITCJ du 28 au 30 avril sur le thème: «les communautés nouvelles comme lieu théologique».
Il s’agira de créer un espace de réflexion et de dialogue entre les différentes composantes de l’Église en vue d’accompagner les quelques deux cent communautés nouvelles locales à une meilleure contribution de leur mission d’évangélisation.

Se focalisant sur le cas de la Côte d’Ivoire, le père Jean Messengué, directeur du département de recherches et président du comité scientifique de l’institut, explique que la Conférence épiscopale ivoirienne perçoit «les communautés nouvelles comme un don de Dieu». De ce fait, elles ont été reconnues par l’adoption d’un règlement intérieur et de statuts et la création d’une commission épiscopale chargée des communautés nouvelles et de la nouvelle évangélisation présidée par Mgr Boniface Ziri, l’évêque du diocèse d’Abengourou.
Toutefois, les évêques ivoiriens estiment qu’il est nécessaire de les accompagner en vue «d’une juste expression de leur élan évangélique et d’une meilleure intégration des dons charismatiques et des dons hiérarchiques». Le prêtre Jésuite souligne que par l’organisation de cette conférence, l’Institut de Théologie de la Compagnie de Jésus d’Abidjan entend accompagner l’engagement des évêques de Côte d’Ivoire sur la question.

Les objectifs visés

«Les communautés Nouvelles sont très vivantes en Côte d’Ivoire. Elles marquent fortement la vie de l’Église et attirent massivement les fidèles», fait remarquer le président du comité scientifique.
Aujourd’hui les communautés nouvelles ne sont pas que sur les paroisses et leurs lieux de prière, mais elles sont massivement présentes sur les réseaux sociaux qui sont devenues les lieux de prières et d’évangélisation, relève le père Messengué.

Il estime que cette conférence internationale permettra de rendre compte de la contribution des communautés nouvelles dans une Église-famille, missionnaire et synodale.
Aussi cette rencontre de réflexion, d’échange et de partage permettra de mieux comprendre le langage et les pratiques de ces communautés nouvelles.
Relever les raisons pour lesquelles certains les perçoivent comme une menace pour l’identité de l’Église et envisager des pistes de solution constitue également l’un des objectifs de cette conférence qu’organisera l’ITCJ.
En outre cette rencontre internationale favorisera le développement d’un savoir théologique utile pour la croissance de ces communautés nouvelles et pour le Corps de l’Église dont elles sont membres.

Les regards portés sur les communautés nouvelles

De l’avis du directeur du département de recherche de l’ITCJ, il y a une pluralité et une diversité de regards sur les Communautés Nouvelles. «Chaque personne, en fonction de son expérience, à partir de sa perspective et de son rôle a son regard sur les Communautés Nouvelles».
Aussi, le père Messengué estime qu’il y a lieu de tenir compte de la multiplicité de ces regards partir des différentes expériences.
Cependant il «espère que pour tout théologien en Afrique, les communautés nouvelles sont un lieu théologique, un lieu où peut se développer une herméneutique théologique africaine; un lieu où la foi est pratiquée et vécue dans un langage et un contexte particulier». «Notre position est celle d’un chercheur, dit-il. Elle est celle d’une personne qui cherche à comprendre et à développer un savoir utile pour le bien des personnes et de l’Église».

Poursuivant, le prêtre jésuite camerounais soutient que les communautés nouvelles en Côte d’Ivoire «sont très jeunes et encore fragiles ». Il y a de ce fait certains de leurs discours «qui peuvent nous amener à nous interroger sur leur pratique, sur leurs langages». Mais il estime une fois de plus qu’il appartient au clergé de les accompagner et les aider à grandir dans leur charisme tout en restant fidèles à l’Évangile et à la doctrine de l’Église. Elles sont une force pour l’Église car «il y a de la bonne graine» affirme le théologien jésuite, toutefois «il y a des manières de faire qui nécessitent la conversion» reconnait-il.