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Stanislas Kambashi,SJ et Françoise Niamien – Cité du Vatican

La Côte d’Ivoire a célébré le soixante-deuxième anniversaire de son indépendance le dimanche 7 août. Dans une interview accordée lundi à Radio Vatican, Monseigneur Igance Bessi Dogbo, archevêque de Korhogo et président de la Conférence des évêques catholiques de Côte d’Ivoire est revenu sur le sens de cette commémoration.

Pour Monseigneur Bessi, dans la vie d’un homme, quand on aborde les cinquante ans, c’est un signe de maturité. Mais dans l’histoire d’un pays, cinquante ou soixante ans ne sont pas encore assez. La Côte d’Ivoire est «encore une jeune nation, qui a encore tout son avenir devant, et qui a à construire son indépendance de manière véritable et durable», a-t-il déclaré.

La réconciliation, «le maître-mot»

Dans son discours à l’occasion des soixante-deux ans de l’indépendance du pays, prononcé le 6 août, le président Alassane Ouattara a souligné l’importance de la consolidation sociale, de la paix et de la réconciliation dans la nation ouest-africaine. Pour le président de la Conférence des évêques catholiques de Côte d’Ivoire, c’est un message positif et paisible, car la réconciliation est le maître-mot pour parvenir à cette cohésion.

En 2011, a rappelé l’archevêque de Korhogo, «lorsque la crise a explosée et s’est "achevée"», le mot réconciliation a été mis en exergue et des efforts ont été fournis et se font encore aujourd’hui pour y parvenir. Un ministère de la réconciliation a été créé et un ministre a été nommé, «avec une volonté ferme de parvenir à cette réconciliation». Le processus est difficile mais il est engagé et il est en marche. Il faut toutefois le poser sur des bases solides «pour que demain soit gagné». «Il faut engager tous les atouts nécessaires pour l’intérêt de la nation», a-t-il martelé, en estimant qu’il est fondamental de parler ouvertement de la réconciliation, à la suite de laquelle on peut arriver à la paix et la cohésion sociale.

Ne laisser aucun ivoirien en marge du processus de réconciliation

L’évêque ivoirien s’est aussi prononcé sur la grâce présidentielle accordée samedi à l’ex-président Laurent Gbagbo par le président Ouattara. Il a encouragé à continuer dans ce sens pour la libération d’autres personnalités proches de l’ancien président et dont l’incarcération était liée à la crise post-électorale de 2011. Monseigneur Bessi estime que c’est un pas qui doit être suivi par d’autres. «C’est quelque chose, mais il faut aller loin, pour rassembler tous les ivoiriens et ne laisser personne en marge de cette réconciliation, pour un pays pacifié, pour le développement social et économique», a-t-il déclaré. «Dans un esprit dépouillé de toute vengeance, que chacun participe à la vie politique du pays», a-t-il exhorté.

Poursuivre les efforts pour atténuer les effets de la crise socio-économique

Monseigneur Bessi est aussi revenu sur la crise socio-économique, provoquée par la hausse des prix sur le marché. Pour l’archevêque de Korhogo, cette flambée des prix laisse la classe sociale moyenne aux abois: «tout augmente, de manière vertigineuse». Les évêques encouragent les efforts de l’État dans la prise des mesures pour atténuer les effets de la crise, a-t-il confié.