RDC : la journ¨¦e de la femme aux dimensions multiples ¨¤ Bukavu
Stanislas Kambashi,SJ ¨C Cité du Vatican
« Femmes et jeunes filles de Bukavu, par l¡¯entretien de l¡¯environnement et la protection du climat, protégeons la Terre, Notre Maison Commune, notre bien commun » est le thème qui a marqué la journée de la femme 2022 à Bukavu. Inspirées par le message du Pape François, dans notamment, nous avons choisi ce thème qui cadre bien avec les thèmes national et international, a expliqué Thérèse Mema Mapenzi, directrice du Centre Olame, un service de l¡¯archidiocèse de Bukavu, à l¡¯Est de la RD Congo, qui travaille pour la promotion intégrale des femmes et des jeunes filles.
Les femmes de Bukavu ont débuté le 8 mars par une action de grâce
A Bukavu et spécialement au Centre Olame, la célébration de la Journée de la Femme a eu plusieurs dimensions : spirituelle, soins de l¡¯environnement, appel à la réconciliation et à mettre fin aux violences, sans oublier un moment de jouissance. « Très tôt le matin nous avons participé à des messes dans nos paroisses pour rendre grâce à Dieu qui nous a accordé l¡¯opportunité de vivre dans une période où les femmes ne sont plus oubliées, elles peuvent accéder à certains droits jadis ignorés », a déclaré Therese Mema, tout en soulignant le message sur l¡¯autonomisation de la femme et leur rôle dans le changement climatique, qui a marqué la célébration de cette journée au niveau mondial.
Engagées pour l¡¯environnement, la paix et la réconciliation
Abordant l¡¯initiative sur l¡¯engagement en faveur de la protection de Notre Maison Commune, Therese Mema a indiqué que les femmes de Bukavu se sont inspirées du message du Pape François, pour une majeure sensibilisation. « Comme femmes catholiques nous nous sommes appropriées le message du Saint Père qui demande de protéger la Terre notre maison commune. C¡¯est aussi le message que toutes les femmes du Sud-Kivu veulent promulguer aujourd¡¯hui », a-t-elle souligné.
La directrice du Centre Olame a par ailleurs relevé un contraste qui caractérise les femmes : tout en jouant un grand rôle dans la protection de l¡¯environnement, elles utilisent parfois certains produits qui polluent. « Les femmes jouent un grand rôle dans la protection de l¡¯environnement, dans l¡¯assainissement des ménages et dans les activités agricoles par exemple. Mais en même temps, dans leurs activités d¡¯assainissement, elles utilisent des produits qui polluent la nature ; elles utilisent des mèches et autres produits synthétiques nocifs pour l¡¯environnement ». Les femmes de Bukavu ont voulu interpeller les femmes pour qu¡¯elles s¡¯engagent davantage dans la réhabilitation de Notre Maison Commune, mais aussi dans la construction de la paix.
Le 25 mars, clôture du mois de la femme à Bukavu
Le 25 mars, jour de la solennité de l¡¯Annonciation du Seigneur, aura lieu la clôture des activités du mois de mars à Bukavu. Une grande manifestation est prévue, avec des travaux communautaires. Toutes les femmes partageront leurs expériences en rapport avec le thème de la dégradation de la Terre. Elles sont également invitées à prendre des mesures concrètes pour l¡¯environnement et pour la Paix et la réconciliation au Sud-Kivu et en RD Congo, en général.
Cesser la guerre et résoudre les problèmes autrement
Pour cette journée de la femme Therese Mema a lancé un message à l¡¯endroit des acteurs de la guerre et des violences dont les femmes sont très souvent victimes. « Nous apprenons la guerre en Ukraine. C¡¯est éc?urant de voir le monde s¡¯entretuer pour des intérêts égoïstes. En grande partie, ce sont les femmes qui souffrent : elles doivent fuir avec les enfants au dos, elles doivent trouver des refuges ou passer la nuit à la belle étoile, sous les intempéries. Nous voulons que le monde comprenne qu¡¯il y a moyen de partager des richesses et des ressources sans passer par la guerre », a plaidé la directrice du Centre Olame. Elle a par ailleurs donné l¡¯exemple de l¡¯Est de la RD Congo son pays, où les femmes souffrent des violences atroces à cause des exactions multiples depuis plus de deux décennies. « En RDC, nos minerais sont devenus une source de malheur. Si ces minerais pouvaient être délocalisés, nous pourrions exploiter la terre qui est fertile. Mais il est à ce jour difficile de l¡¯exploiter, car beaucoup de nos terrains sont occupés par des groupes armés. Il y a moyen d¡¯avoir des richesses sans passer par la guerre », a martelé Thérèse Mema.
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