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Benedict Mayaki, SJ – Cité du Vatican

Le conflit en Éthiopie, qui oppose depuis plus d'un an le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) et ses alliés au gouvernement du pays, a causé des milliers de morts, une destruction massive des infrastructures et une situation humanitaire qui a forcé plus d'un million de personnes à fuir pour sauver leur vie et a mis plus de 5 millions de personnes dans un besoin désespéré d'aide alimentaire.

Dans une déclaration publiée mardi 8 mars 2022, les évêques d'Éthiopie ont souligné les efforts continus de l'Église en vue de restaurer la paix dans le pays et de fournir une aide humanitaire depuis le début du conflit. L'Église, disent les évêques, «est une institution qui prie et travaille pour la paix et la fraternité dans le monde et dans le pays où elle est présente». Par conséquent, l'Église «non seulement prie pour la paix, mais aussi oriente toute son ?uvre missionnaire vers cette paix entre les êtres humains et la paix entre les êtres humains et Dieu.»

Déclarations publiques

Les évêques soulignent que depuis le début de la guerre, l'Église en Éthiopie «n'a pas gardé le silence; au contraire, elle a fait des déclarations publiques continues» dénonçant les combats, les pertes de vies et de biens et les déplacements massifs qui en ont résulté, entre autres choses.

Parmi ces déclarations publiques, ils en soulignent trois en particulier dans lesquelles ils ont appelé les parties en conflit à «arrêter la guerre et à choisir la voie du dialogue et à créer un environnement propice pour que le peuple puisse vivre en paix et s'approvisionner sans problème».

Les trois déclarations sont : "Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés enfants de Dieu (6 novembre 2020) ; "Mais je me tournerai vers le Seigneur, mon espérance est dans le Dieu qui me sauvera, mon Dieu m'exaucera" (17 juillet 2021), et "Dieu essuiera toute larme de leurs yeux" (16 décembre 2021).

Prières, appels, mobilisation de ressources

En plus des déclarations, l'Église a également invité tous les fidèles et les personnes de bonne volonté à se joindre aux prières pour la paix dans le pays, y compris en s'engageant dans le jeûne à différentes occasions, ont noté les évêques.

En outre, l'Église a lancé des appels et mobilisé des ressources pour soutenir l'aide humanitaire aux populations des régions touchées, notamment Tigray, Oromia, Afar et Benishangul Gumuz.

Par ailleurs, les trois assemblées plénières de la Conférence des évêques d'Éthiopie qui se sont tenues au cours de la dernière année et demie se sont concentrées sur la réponse de l'Église au conflit en cours. En fait, lors de la dernière assemblée, en décembre 2021, les évêques du pays ont approuvé un budget de 100 millions de birr à collecter au niveau international et local. Des appels ont été lancés aux partenaires et les fonds obtenus sont déjà utilisés pour l'aide humanitaire.

Respect de la dignité humaine

À la lumière de ce conflit, les évêques éthiopiens expriment leur tristesse de voir la souffrance de la population et réitèrent leur appel pour que la dignité et les droits de chaque être humain soient protégés où qu'il se trouve.

Ils réitèrent l'engagement de l'Église à continuer à travailler pour réduire la souffrance de tous sans partialité, et notent que l'Église suit attentivement «toutes les études professionnelles et légales impartiales en cours sur les violations présumées des droits de l'homme liées à la guerre dans toutes les zones de conflit».

Enfin, les évêques renouvellent leur appel aux parties belligérantes pour qu'elles «déposent leurs armes et entament un véritable dialogue dans l'intérêt des populations et leur permettent de vivre en paix.» «Si la guerre n'est pas jetée hors de l'histoire de l'Éthiopie par les Éthiopiens», préviennent les évêques, «ce sera la guerre qui jettera les Éthiopiens hors de l'histoire.»

Traduit de l'Anglais par Donatien Nyembo sj