C?te d¡¯Ivoire : d¨¦claration de l¡¯Alliance des religions en faveur de la paix
Jean-Pierre Bodjoko, SJ* (avec Marcel Ariston Blé) - Cité du Vatican
Dans cette déclaration, les guides religieux chrétiens et musulmans disent prendre à témoin l¡¯opinion nationale et internationale du constat qu¡¯ils ont pu se faire, au terme de leurs consultations avec les acteurs politiques ivoiriens, dans le cadre d¡¯un processus électoral paisible et apaisé, avec comme objectif d¡¯éviter au pays une nouvelle crise post-électorale. La déclaration a été lue par le père Emile Kélignon, secrétaire général adjoint de la Conférence épiscopale ivoirienne, à la Mosquée d¡¯Abidjan Cocody Riviera Golf.
Détérioration du climat social
Dans cette déclaration, l¡¯Alliance des religions en faveur de la paix en Côte d¡¯¡¯Ivoire relève tout d¡¯abord le fait que « depuis le début du processus de l¡¯élection présidentielle 2020, le climat social ivoirien n¡¯a cessé de se détériorer crescendo ». Ils mentionnent dans leur texte que « Contrairement aux années électorales précédentes, la société ivoirienne vit en 2020, une crise pré-électorale qui a causé des blessures, des destructions de biens et de nombreuses pertes en vie humaine ».
Ainsi, préoccupés par ce qui arrive à cette occasion en Côte d¡¯Ivoire, peut-on lire dans cette déclaration, les guides religieux musulmans et chrétiens font savoir qu¡¯ils ont, tour à tour, rencontré « des autorités politiques et des acteurs sociaux ivoiriens, en vue de partager avec eux leur initiative de prévention de conflit ».
Régler le différend par le dialogue
A l¡¯issue de ces différentes rencontres, la classe religieuse, tout en prenant la presse nationale et internationale à témoin, retient de tous ses interlocuteurs « la volonté de régler leurs différends par le dialogue inter ivoirien ». En outre, notent les guides religieux, « chaque leader politique, en prenant les religieux à témoin, a fait le point des bonnes actions de son camp en faveur du dialogue, en rendant le camp adverse responsable des difficultés ou blocages constatés ».
Toutefois, expliquent-ils, tous, sans exception, se sont engagés « à contribuer à la culture du vivre-ensemble de nos populations, nonobstant les différences culturelles, politiques et religieuses de celles-ci ».
Les acteurs politiques ont divisé la patrie
Fait amer constaté au terme, de tous ces ballets diplomatiques, font savoir les religieux « comme en 1995, les acteurs politiques ivoiriens ont divisé « la patrie de la vraie fraternité » d¡¯un côté, les partisans de la tenue du scrutin à date constitutionnelle ; et de l¡¯autre, ceux qui souhaitent le report de l¡¯élection présidentielle et qui exigent que toutes les conditions d¡¯un vote crédible soient remplies » précisent-t-ils.
Les guides religieux indiquent dans cette déclaration avoir joué leur partition dans la recherche de la paix en donnant de la voix dans les médias confessionnels puis en sensibilisant à la non-violence par le biais des panneaux d¡¯affichages.
Pour conclure leur message, les religieux chrétiens et musulmans ont tenu à exhorter « les populations en général et particulièrement la jeunesse à proscrire de leur militantisme politique, la violence sous toutes ses formes », tout en marquant leur disposition « de jour comme de nuit, à toujours accompagner les Ivoiriens à ne jamais oublier l¡¯enjeu : la Côte d¡¯Ivoire ».
*Twitter : @JPBodjoko E-mail : jeanpierre.bodjoko@spc.va
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