M¨¦ditation dominicale : "Qu¡¯as-tu ¨¤ regarder la paille dans l¡¯?il de ton fr¨¨re ?"
Frères et s?urs,
Les lectures de ce dimanche nous invitent à surveiller notre ?il, notre bouche et notre c?ur, afin qu¡¯ils ne nous rendent pas un mauvais service dans nos relations fraternelles avec les autres.
Dans l¡¯évangile, Jésus nous pose une question fondamentale : qu¡¯as-tu à regarder la paille dans l¡¯?il de ton frère, alors que la poutre qui est dans ton ?il, tu ne la remarques pas ? L¡¯image qu¡¯il utilise est bien forte. Elle montre que nous aimons souvent entrer dans les détails de la vie des autres, pour y retrouver la moindre erreur, afin de la grossir. Ainsi nous oublions de voir nos propres défauts et nos péchés et refusons de nous examiner nous-mêmes. Un tel refus nous rend aveugles. Et être aveugle c¡¯est demeurer dans le péché (Jn 9, 39-41). Et le péché conduit à la mort, comme le dit saint Paul dans la deuxième lecture. Il y a donc un appel à avoir un regard positif envers les autres, qui ne les juge pas, mais qui est plein de compassion et de miséricorde, comme celui de Jésus. Il y a davantage un appel à nous regarder nous-mêmes pour reconnaître nos péchés et chercher à améliorer notre propre conduite.
L¡¯auteur du livre de Ben Sirac le Sage dit, dans la première lecture, que c¡¯est par ses propos qu¡¯on voit les petits côtés de l¡¯homme car c¡¯est la parole qui fait connaître ses sentiments. Et dans l¡¯évangile, Jésus affirme que ce que dit la bouche, c¡¯est ce qui déborde du c?ur. Il dit aussi que nous sommes faux lorsque nous cherchons à donner des leçons à d¡¯autres en prétendant enlever la paille de leur ?il. Dans ce même chapitre 6 de l¡¯évangile de Luc, Jésus nous invitait à ne pas juger, mais plutôt à bénir, même les ennemis et ceux qui nous offensent (versets 27-28). Ailleurs, saint Jacques nous invite à faire attention à l¡¯usage de la langue (Jc 3, 6-10) et même à nous abstenir d¡¯enseigner, à cause de nos péchés (Jc 3, 1-2). Il y a donc un appel à soigner l¡¯usage de la bouche, et à prêcher plus par l¡¯exemple que par des paroles.
Par delà l¡¯?il et la bouche, c¡¯est finalement le c?ur lui-même qu¡¯il faut purifier. Car lorsque le c?ur est bon, il rend aussi l¡¯homme bon et lui permet de porter de bons fruits. Mais, abandonné à lui-même, le c?ur peut devenir mauvais et ne produire que de mauvais fruits. Et notre c?ur ne peut produire de bons fruits que lorsqu¡¯il est uni à Jésus. En effet, Jésus dit dans l¡¯évangile de Jean qu¡¯en dehors de lui nous ne pouvons rien faire, tout comme le sarment ne peut porter du fruit lorsqu¡¯il est séparé de la vigne. Ainsi, il nous invite lui-même à demeurer dans son amour afin de porter beaucoup de fruits (Jn 15, 4). Il s¡¯agit ici du fruit que suscite en nous l¡¯Esprit, notamment l¡¯amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur et la maîtrise de soi (Ga 5, 22). Oeuvrons donc à rester unis à Jésus afin que son Esprit nous aide à témoigner de notre foi par les bons fruits qu¡¯il nous aidera à produire.
Dans la deuxième lecture, saint Paul nous invite à rendre grâce à Dieu, parce qu¡¯en Jésus mort et ressuscité, Il nous donne la victoire sur le péché et sur la mort. Si donc nous demeurons en lui, il nous aidera à « être fermes et inébranlables, pour prendre une part toujours plus active à l¡¯?uvre du Seigneur car la peine que nous nous donnons ne sera jamais stérile ». Qu¡¯il en soit ainsi, amen !
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